Les pluies qu’a connues le Maroc dernièrement ont un impact immédiat sur les cultures notamment les céréales, a assuré, lundi à Rabat, le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohamed Sadiki.
Dans une déclaration à la presse en marge d’une réunion sur le programme des cultures de printemps dans le cadre de la campagne agricole actuelle, M. Sadiki a relevé que « cette année a connu un déficit hydrique extrêmement important jamais connu depuis 1981, mais depuis le début de mars les pluies sont revenues d’une manière régulière ».
Il a dans ce sens fait savoir que le mois de mars a été le mois le plus pluvieux par rapport à l’année dernière et par rapport à la moyenne durant les trente dernières années, affirmant que « l’impact est immédiat sur les cultures qui n’ont pas encore été totalement détruites comme les céréales ».
« On est pratiquement sur un million d’hectares de céréales qui peut connaitre un rattrapage extrêmement important », a-t-il précisé, notant que l’impact sur le couvert végétal de manière globale, particulièrement les parcours, est significatif.
Cela va alléger énormément la pression sur le cheptel et sur les éleveurs et sur les productions de viandes et les productions laitières, a assuré le ministre, ajoutant que des indicateurs ont repris, de prix notamment, pour les ovins et pour les caprins.
La bonne répartition régionale des précipitations reçues durant le mois de mars 2022, avec un cumul pluviométrique moyen national du mois de mars 2022, est de l’ordre de 60 mm, soit une hausse de 46% par rapport à la moyenne de 30 ans (41 mm) et de 52% par rapport à la campagne précédente à la même date (39 mm), a fait savoir de son côté, le directeur de développement des filières de production au sein du même ministère, Nabil Chaouki qui intervenait lors de cette réunion.
Ces précipitations du mois de mars 2022, a-t-il affirmé, pourraient impacter positivement l’évolution de la campagne agricole, à travers, l’accélération du rythme d’installation des cultures de printemps, le redressement de la situation des céréales d’automne en bour favorable (blés et orge).
Elles permettront aussi l’amélioration du couvert végétal en général et des parcours en particulier, la redynamisation des travaux d’entretien, l’amélioration des retenues des barrages à l’usage agricole et des niveaux des nappes phréatiques et l’amélioration de la situation de l’arboriculture fruitière (agrumes, amandier, olivier, arganier..), a-t-il poursuivi.
M. Chaouki a en outre précisé que le cumul pluviométrique moyen national au 28 mars 2022 à 6 heures est de 145,3 mm, soit une baisse de 50% par rapport à la moyenne de trente ans (292,3 mm) et contre 272,2 mm au titre de la campagne précédente à la même date (-47%).
Et de noter que des précipitations importantes et variables selon les régions ont été enregistrées du 23 au 26 mars 2022 avec une moyenne de 17 mm et un maximum d’environ 86 mm à Tétouan qui pourraient impacter positivement le secteur agricole notamment sur l’installation des cultures de printemps et l’état végétatif des cultures en place ainsi que les parcours.
Pour sa part, le directeur du domaine vert au groupe Crédit Agricole du Maroc (CAM), Mustapha Chehhar, a indiqué que le CAM s’assigne comme objectif d’accompagner financièrement les agriculteurs pour qu’ils puissent profiter des précipitations du mois de mars et accélérer l’installation des cultures printanières.
Le CAM, a-t-il dit, se mobilise ainsi pour la redynamisation de la campagne agricole 2021-2022, mettant en avant l’implémentation du dispositif CAM d’atténuation des impacts du retard des précipitations, l’opération « Istidrak Al Mawssim Al Filahi » et le produit « Filaha Rabiiya » (majoration exceptionnelle des normes de financement des cultures printanières).
Ont pris part à cette réunion, le président du Groupe Crédit Agricole du Maroc, Tariq Sijilmassi, le Président directeur général de la Mutuelle agricole marocaine d’assurances (MAMDA), Hicham Belmrah, le président de la Fédération des Chambres d’Agriculture, le président de la Confédération Marocaine de l’Agriculture et du Développement Rural (COMADER), les présidents de la Fédération Interprofessionnelle des Activités Céréalières (FIAC), la Fédération interprofessionnelle des oléagineux (FOLEA) et Maroc lait ainsi que des responsables centraux et régionaux du département de l’agriculture.