Par Khadija BOUTNI
Le livre est un roman qui se base sur la science-fiction. À travers le triangle firme multi nationale pharmaceutique/compagnies d’assurances/informaticiens, l’auteur raconte l’histoire de Yélif, médecin de 33ans exerçant dans un environnement géré par des robots, nous sommes en 2069.
Au milieu de toutes ces machines produites par une très haute technologie, il n’y a que l’Amour qui peut donner sens à la vie grâce à des rencontres fatales…
Le titre
Bien que le titre du roman « Le serment du dernier messager » soit long, cette longueur est bien justifiée. Il permet au lecteur de rêver.
L’adjectif « dernier » suppose qu’il y avait d’autres messagers. Aussi le titre annonce un espoir avec une connotation spirituelle.
Le temps
A travers les 355 pages du roman, il y a un va-et-vient des périodes antérieures et postérieurs allant de 2009 à 2069…
Ce temps est rythmé par des activités, des sonneries, des bips géré par des machines. Il est aussi caractérisé par un langage qui lui est propre.
Compte tenu de la surcharge du travail, le temps des repas s’est vu écourté.
A travers tous ces temps-là où se déroulent les événements du roman il y a aussi le temps des réflexions sur ce mode vie inhumain où des médecins mercantiles se vendent aux laboratoires et aux compagnies d’assurances.
L’espace
En général l’espace où se déroulent les événements du roman est décrit d’une façon lugubre où le rire par exemple devient quelque chose d’incongru.
Il est plein de découvertes et de doutes où la surveillance est constante et les ressources humaines sont gérées par des applications !
Des boxes avec sonneries réglementées, une ancienne morgue en guise de dortoir pour les médecins stagiaires, des couloirs surveillés, des lits équipés par des capteurs, un bloc opératoire où les interventions sont pratiquées par des robots, des portes codées qui s’ouvrent après reconnaissance, une maison d’Amour genre de « quartier réservé » permettant aux médecins de se défouler ou l’Amour est inexistant, des restaurants où l’on mange vite, un minibus sophistiqué autant de lieux qui respirent la méfiance et le doute continue à tel point que l’hôpital est décrit comme une prison (p 261).
Ces deux concepts sur lesquels l’auteur s’est articulé bascule le lecteur dans une peur à cause des lobbying du « triangle de l’abus ». Seulement, c’est une peur constructive, car après une recherche de causes, le lecteur prend conscience, dépasse cet état à travers les pages qui l’incitent à réfléchir, des pages qui le transportent sans le perdre…
En guise de conclusion
Ce qui est intéressant dans ce roman qui est à sa 3ème édition chez « La Croisée des Chemins » c’est la description des vies des personnes qui n’ont jamais existé dans le temps expérimental et nous paraissent comme si elles avaient bien existé.
Ce livre écrit juste avant la pandémie ayant touché tout le globe doit être lu car il transmet un message, c’est celui qui éveille la conscience. Est-ce que les gens l’écoutent ?
Aussi compte tenu du choix du sujet ainsi que de sa vision esthétique où l’auteur a joué avec le temps.
Mais qu’est-ce que le temps ? N’est-il pas ce qui reste dans la langue et l’âme du lecteur quand il finit la lecture du roman ?
Khadija BOUTNI