L’histoire de Rayan met en évidence un dysfonctionnement dans le dispositif de communication institutionnel

Les efforts herculéens déployés par les autorités pour sauver l’enfant Rayan sont un motif de fierté pour tous les Marocains. Nous ne les remercierons jamais assez pour leur haut degré de professionnalisme et le coeur qu’elles mettent à la tâche depuis la chute malencontreuse mardi dernier de l’enfant dans un puits de Tamort, province de Chefchaouen. Seulement, une ombre vient pointer au tableau: l’absence sur place d’une cellule de communication institutionnelle pour informer en temps réel les journalistes, nationaux et internationaux, sur l’évolution des travaux de sauvetage.

Il est regrettable que, devant une situation qui cristallise l’opinion publique nationale et étrangère depuis déjà quatre jours, les autorités de tutelle n’aient pas pensé à mettre en place une logistique proprement dite de communication pour barrer la route devant le flot de « faux scoops » qui meublent les « murs » des réseaux sociaux ou même certains sites tentés par l’appât des clics, -plus de « cliqueurs » que de réels lecteurs!-, plutôt que par la quête de l’information recoupée et avérée. Il est indécent, voire cynique, de chercher à faire « commerce » avec la détresse d’un enfant et l’inquiétude de sa famille, qui est celle de tous les Marocains suspendus au sort du petit. 

Il ne faut surtout pas s’étonner si des chaînes de renommée internationale se rabattent sur les racontars servis à longueur de journée par certains porteurs de caméras et de micros peu ou pas du tout formés au métier de journaliste, qui plus est peu regardants sur les règles d’éthique et peu conscients de la noblesse de la mission.

Faut-il pour autant trop charger ces préposés à la couverture médiatique sans risquer de passer à la trappe ce dysfonctionnement flagrant dans le dispositif de communication institutionnel?

La nature a horreur du vide. Et ce vide, mère de tous les vices, laisse la voie libre à toutes les rumeurs… tous les dérapages.