En visite à Alger, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Hossam Zaki, a déprogrammé tout le logiciel diviseur que les dirigeants algériens comptaient imposer lors du sommet arabe: date, ordre du jour, pays participants, etc.
Lors d’une conférence de presse, tenue mercredi dernier à Alger, Hossam Zaki a rappelé à Lamamra et compagnie que dans pareil sommet, tout doit se faire en concertation avec le secrétaire général de la Ligue arabe. Lequel secrétaire général doit se référer aux dirigeants des pays arabes pour fixer la date du sommet et se mettre d’accord sur l’ordre du jour.
Autant dire que la visite de Hossam Zaki visait essentiellement à remettre les pendules à l’heure en ce qui concerne la primauté du secrétariat de la Ligue arabe sur le sommet. Un protocole que les dirigeants algériens ignoraient ou feignaient d’ignorer en croyant qu’étant le pays hôte, ils allaient prendre les commandes de cette institution et en faire ce qu’ils veulent.
Pour une fois, l’agence de presse algérienne (APS) n’a pas pu éluder, ni déformer les propos du secrétaire général adjoint de la Ligue arabe. Des propos qui vont à l’encontre des souhaits de la junte militaire: « La date de la tenue du sommet arabe n’a pas été encore fixée. Elle est soumise à des concertations entre l’Algérie et le secrétaire général de la Ligue arabe pour choisir une date qui convient à toutes les parties afin de garantir une large participation des chefs d’État arabes… », indique l’APS en rapportant les propos de Hossam Zaki.
La messe est dite. Elle est même redite par Hossam Zaki: « ce qui est certain, c’est que le sommet ne sera pas tenu avant le mois sacré du ramadan en avril prochain ». Et pour boucler la boucle, il a ajouté que l’ordre du jour sera élaboré lors de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères.
L’inénarrable Abdelmadjid Tebboune et le pèlerin Ramtane Lamamra auront pris une douche froide, eux qui se sont empressés de fixer unilatéralement la date du sommet, voire d’élaborer son ordre du jour. Aveuglé par sa haine contre le Maroc, le chef de la diplomatie algérienne avait déclaré en grande pompe, il y a quelques semaines, que le sommet arabe traitera des questions de la Palestine et du « sahara occidental ».
La riposte de Ligue arabe fut on ne peut plus affligeante: « La question du Sahara marocain n’a jamais été mise sur la table de discussion ou de délibération et elle ne sera jamais à l’ordre du jour du sommet … ». Ce même Hossam Zaki avait, alors, recadré sèchementLamamra en déclarant que: Le ministre algérien n’a pas la latitude de déterminer les termes du sommet ou les sujets qui devraient être discutés malgré la tenue de cette session en Algérie ».
Et le responsable de la Ligue arabe d’enfoncer le clou: « La déclaration de Lamamra sur le peuple sahraoui est une violation de la charte de la Ligue arabe. Nous n’acceptons jamais, et il est hors de question que ce point soit l’objet d’une quelconque discussion ». Lamamra se fera, par la suite, hara-kiri en déclarant que la Syrie retrouvera sa place en tant qu’État membre lors de ce sommet.
Ce qui est terrible dans la psychologie défaillante des dirigeants algériens, c’est qu’ils clament, à cor et cri, que ce sommet sera celui de l’unité arabe en rompant ses relations diplomatiques avec le Maroc tout en évoquant des sujets brûlants comme la normalisation avec Israël, la Syrie et le Sahara marocain.
Une schizophrénie diplomatique qui a fini par torpiller tout consensus sur ce sommet qui, en plus d’être reporté pour une date indéterminée, risque d’être mis aux oubliettes pour une longue période