La vulnérabilité des entreprises marocaines est restée relativement stable durant la période 2006-2019 quoiqu’elle ait enregistré une légère hausse à partir de 2014 en lien avec l’atonie de la croissance économique, selon un document de recherche publié par Bank Al-Maghrib (BAM).
« Le degré de vulnérabilité dépend des caractéristiques individuelles des entreprises (taille, âge, secteur d’activité et région) », soulignent les auteurs de cette étude intitulée « Analyse de la vulnérabilité du tissu productif marocain » et qui propose un indice agrégé de vulnérabilité qui se base sur le concept de la dette-à-risque.
En effet, les jeunes entreprises et les très petites et moyennes entreprises (TPME) sont relativement plus vulnérables que les vieilles et les grandes entreprises, précise la même source, qui estime que les résultats de l’étude sont globalement en ligne avec ceux obtenus dans le cadre de travaux similaires menés par plusieurs banques centrales et institutions internationales pour des pays émergents et en développement.
Réalisée par Feu Sara Benazzi, Hicham Bennouna et Tomasz Chmielewski, cette étude a permis d’établir un diagnostic du tissu productif marocain qui peut servir pour mieux orienter les décisions des pouvoirs publics et assurer un monitoring régulier des programmes en faveur des entreprises. La vulnérabilité est analysée par taille, âge, secteur d’activité et région, selon quatre principales dimensions, à savoir la solvabilité, la liquidité, la rentabilité et la capacité de service de la dette.
« Les impacts économiques de la crise sanitaire actuelle ainsi que les mesures adoptées par les gouvernements et les banques centrales pour aider les entreprises à surmonter cette conjoncture et amorcer une reprise graduelle illustrent bien l’utilité d’un tel exercice », notent les chercheurs.
Par ailleurs, et au-delà des avantages que peut apporter ce dispositif, les auteurs tiennent à souligner que la vulnérabilité est un concept multidimensionnel qui devrait s’inscrire aussi dans une démarche prospective « forward-looking ».
Ainsi, ce travail « peut aussi être amélioré à travers la prise en compte d’autres indicateurs qualitatifs et quantitatifs relatifs à la gouvernance de l’entreprise, à sa stratégie à moyen et long terme et aux perspectives futures du secteur dans lequel opère l’entreprise », ajoutent-ils.
Cette étude pourrait aussi être améliorée en capitalisant sur les avancées réalisées par l’Observatoire Marocain de la TPME qui a mis en place en 2020 un dispositif informationnel unifié sur les entreprises marocaines à partir des données provenant de plusieurs institutions publiques.