Marrakech. Réunion CEA: L’Afrique, une plateforme idéale pour le développement de l’industrie pharmaceutique

Les participants à une réunion d’experts, organisée mercredi à Marrakech par le Bureau de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en Afrique du Nord, ont souligné que l’Afrique constitue une plateforme idéale pour le développement de l’industrie pharmaceutique, eu égard aux ressources et richesses naturelles dont regorge le continent, et qui constituent le socle de ce secteur en plein essor en Europe et en Amérique.

Les intervenants lors de ce conclave de deux jours (24-25 novembre), initié sous le thème « Libérer le potentiel des Chaînes de Valeur Régionales en Afrique du Nord : Focus sur les secteurs pharmaceutiques et la finance digitale », ont insisté sur la nécessité d’œuvrer afin de réduire la dépendance vis-à-vis de l’Europe dans ce domaine, à travers l’identification des priorités à même d’aider le continent africain à atteindre son indépendance et sa souveraineté, estimant que la transformation de l’Afrique en pôle de l’industrie pharmaceutique requiert uniquement la volonté et la convergence des interventions.

Ils ont aussi mis l’accent sur l’impératif de mener une analyse des exportations et importations dans le domaine des industries pharmaceutiques dans les pays de l’Afrique du Nord (Maroc, Egypte, Tunisie et Algérie), afin de capitaliser sur les acquis accumulés et de surmonter les obstacles qui entravent la commercialisation optimale des produits pharmaceutiques fabriqués dans ces pays, tout en favorisant les échanges interrégionaux dans ce secteur.

Notant que le contexte de la propagation de la pandémie est susceptible de contribuer au développement de l’industrie pharmaceutique, les participants à cette rencontre ont appelé à intensifier les efforts de toutes les parties prenantes (décideurs, représentants des secteurs public et privé et opérateurs économiques) afin de s’adapter aux mutations survenues dans l’industrie pharmaceutique, dont les retombées sont positives pour les économies africaines.

S’agissant de la finance digitale, ils ont relevé l’importance de diversifier les exportations des économies de la région afin de mettre à profit les opportunités offertes par ces secteurs prometteurs, expliquant que la finance digitale apporte des solutions innovantes pour accéder aux sources de financement.

Ils ont, dans ce sillage, appelé à la levée des restrictions douanières, conformément aux dispositions de l’Accord de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), qui prévoit l’intensification des échanges commerciaux à travers l’ensemble du continent et la mise en place d’un marché continental intégré.

Dans une déclaration à « M24 », la chaîne télévisée d’information en continu de la MAP, la directrice du Bureau de la CEA pour l’Afrique du Nord, Mme Zuzana Schwidrowski, a indiqué que la 36ème Comité Intergouvernemental des Hauts Fonctionnaires et Experts (CIHFE) pour l’Afrique du nord, vise à promouvoir l’intégration régionale, notant que la question est d’actualité, surtout après l’entrée en vigueur de l’accord de la ZLECAF en janvier dernier.

Pour sa part, la directrice exécutive de la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques, Mme Layla Sentissi, a souligné la nécessité d’accélérer la mise en place de l’Agence africaine des médicaments et de mener à bien ses missions.

Intervenant à distance, Mme Sentissi a expliqué que cette agence servira d’organe continental de réglementation, qui va assurer l’accès aux médicaments de base et aux technologies sûres, efficaces, de bonne qualité et à faible coût dans le domaine de la santé, appelant à assurer l’adaptation des systèmes normatifs africains aux législations nationales.

Organisée sous format hybride, cette réunion d’experts se veut l’occasion d’établir un diagnostic des opportunités de mise en place de chaînes de valeurs (CVR) de l’industrie pharmaceutique et de la finance digitale en Afrique du Nord, analyser leur potentiel de développement, établir une cartographie des opportunités de CVR dans ces deux secteurs, et développer un cadre d’action commun en vue de faciliter leur concrétisation.