Les groupes et groupements parlementaires à la Chambre des conseillers ont marqué, mercredi, leurs divergences concernant le projet de loi de finances (PLF) au titre de l’exercice 2022, la majorité le considérant un projet porteur d’acquis et l’opposition soulevant un manque de profondeur.
Les positions exprimées, lors d’une séance consacrée à la discussion du PLF-2022, ont oscillé entre les interventions de la majorité, mettant en exergue les différents acquis de ce projet de loi et son ambition pour relever les défis de l’étape actuelle, et celles de l’opposition « jugeant qu’il s’agit d’un document classique qui ne traite pas toutes les problématiques, notamment économiques, en profondeur ».
Ainsi, le groupe Rassemblement national des indépendants (RNI) a souligné que la question sociale, qui constitue une priorité nationale constante du gouvernement, est fortement présente dans le PLF-2022, indiquant que ce projet de loi a mis en avant l’aspect social avec une volonté forte et ambitieuse de mettre en œuvre l’ensemble des projets à caractère stratégique, en particulier le chantier de la protection sociale.
« Nous tenons à saluer la grande implication du gouvernement en ce qui concerne la mise en œuvre du chantier de la protection sociale, considéré comme un investissement en capital humain et qui devrait permettre une meilleure intégration du secteur informel dans le tissu économique national », a dit le groupe.
Pour sa part, le groupe istiqlalien de l’unité et de l’égalitarisme, a insisté sur l’impératif de revenir au plafonnement des prix des matières premières comme le gaz et la farine, suite à la hausse démesurée des prix des denrées alimentaires, appelant à ouvrir un dialogue social sérieux et responsable, pour résoudre les différents problèmes, sociaux soient-ils ou économiques et répondre aux différents besoins et attentes des citoyens au niveau des villages, notamment en matière d’accès aux soins de santé, une problématique qui demeure particulièrement complexe et multidimensionnelle.
Le groupe socialiste a, de son côté, indiqué que le renforcement de l’économie nationale doit se fonder sur un investissement plus efficace qui ne se contente pas uniquement de l’investissement public, mais qui s’intéresse aussi à l’investissement privé et à l’investissement direct étranger, comme mentionné dans le nouveau modèle de développement (NMD).
Le groupe a préconisé, dans ce sens, une meilleure mobilisation pour relever ce défi économique, social et politique et ce, via l’élaboration de politiques visant la séduction des firmes internationales.
Quant au groupe Haraki, il a indiqué que compte tenu du rôle de l’entreprise, notamment en tant que levier essentiel de développement économique et social et de l’ampleur des dégâts que lui a causés la crise du covid-19, le PLF-2022 est amené à venir avec « de vraies mesures stimulantes » pour ces entités, notamment celles en faillite ou en voie de faillite, appelant le gouvernement à soutenir les petites et moyennes entreprises, qui constituent environ 95% du tissu entrepreneurial.
Selon le même groupe, ce PLF doit viser l’amélioration du climat d’investissement et de ses conditions au Maroc et ce, à travers « une réforme radicale » de l’administration et la consolidation de la transformation digitale pour suivre le rythme des tendances dans lequel le Royaume s’est engagé récemment.
Il est également question de reconsidérer les priorités en favorisant l’investissement dans les secteurs productifs touchés par la crise, tels que le tourisme, l’agriculture, l’artisanat, le transport et si nécessaire, la conclusion de nouveaux contrats-programmes pour soutenir et réhabiliter ces filières.