Vidéo. 46ème anniversaire de la Marche Verte. Les coulisses des dernières tractations secrètes entre feu SM Hassan II et le régime de Franco pour la décolonisation du Sahara marocain (Par le politologue Pedro Altamirano)

« L’administration franquiste a continué à défendre publiquement le droit à l’autodétermination reconnu par les Nations Unies, tout en engageant des pourparlers secrets avec Rabat pour rétrocéder le Sahara au Royaume du Maroc ». 

Par Pedro Altamirano*

« Je dois commencer par rappeler les paroles de Sa Majesté Mohammed V devant les tribus indigènes sahraouies le 25 février 1958. A M’Hamid El Ghizlane, dans un discours  historique, le souverain alaouite a déclaré de manière retentissante et claire: « Fidèles sujets du Sahara. Nous garderons un souvenir inoubliable de ce voyage et des témoignages de loyauté et de fidélité dont nous avons été l’objet. C’est pour nous une consolation et un encouragement à réaliser les aspirations des habitants du Sahara qui sont les nôtres et de tous les citoyens marocains libres, qui veulent que leur pays connaisse dignité et grandeur”.

Cette date et cet acte sont plus qu’importants pour comprendre la vérité de la Marche Verte. Ils montrent clairement que le Maroc n’a jamais renoncé à son unité territoriale.

Cela donne une autre dimension historique aux paroles de feu SM Hassan II prononcées le 16 octobre 1975 « pour libérer notre Sahara pillé », paroles qui se fondent sur le serment de son Père SM Mohammed V. La détermination du Royaume du Maroc était, est et sera inaliénable. La récupération de Seguia el-Hamra et Oued Eddahab n’est pas un caprice expansionniste marocain, mais un acte de récupération et de réunification nationale.

 

 

 

 

La marche avait un caractère pacifique dès le début, comme l’exprime SM Hassan II le 5 novembre lorsqu’il s’adressait aux volontaires pour annoncer que le lendemain ils avanceraient pour traverser la frontière. « Je ne veux pas faire la guerre à l’Espagne », a déclaré feu SM Hassan II dans son discours à son peuple, l’encourageant à fraterniser avec les Espagnols qu’ils ont rencontrés: « Si vous rencontrez un Espagnol, militaire ou civil, serrez-lui la main! ».

Pourparlers secrets entre Madrid et Rabat 

Il est également important de rappeler que tandis que l’administration franquiste a continué à défendre publiquement le droit à l’autodétermination reconnu par les Nations Unies, elle a envoyé un représentant pour engager des pourparlers secrets avec Rabat (…) Le régime était non seulement au courant des plans marocains, mais il les a acceptés. Un câble envoyé par l’ambassade d’Espagne au Maroc le 23 octobre a précisé les termes du pacte conclu entre Hassan II et l’envoyé espagnol José Solís, ministre du Mouvement national espagnol.

Le 25 octobre, lors d’une rencontre avec Solís à son retour de Rabat, il a rendu compte de sa rencontre avec Hassan II, une rencontre qu’il a qualifiée de « réaliste, positive, dure et fructueuse ». José Solís, l’homme franquiste, a clairement indiqué que le régime ne voulait pour rien au monde perturber ses relations avec Rabat. L’Espagne veut sortir du Sahara […]. Solís a déclaré qu’il était en faveur d’un accord par lequel la région deviendrait une province autonome du Maroc. Quatre mois plus tard, c’est devenu une réalité. Donc pas d’invasion du tout. Reprise convenue des provinces du sud.

Tout a été convenu et Rabat a envoyé le premier groupe de « marcheurs verts » au Sahara le 30 octobre, et non le 6 novembre, date officielle du début de la Marche verte, pour bloquer une éventuelle intervention de l’Algérie. Pour cette raison, la date du 6 novembre 1975 que tous les Marocains célèbrent aujourd’hui, au cours de laquelle 350. 000 Marocains se sont concentrés à Tarfaya, s’est ébranlée en voiture et à pied à travers le désert caillouteux, la Marche Verte en direction de Laâyoune, chef-lieu de la province. coloniale espagnole, c’est une date de paix et de réunification du Royaume du Maroc à laquelle les Marocains ne renonceront jamais.

Une semaine plus tard, avec Juan Carlos de Borbón comme chef de l’État par intérim – Franco était déjà mourant à Madrid – l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie ont signé l’Accord tripartite de Madrid, dans lequel l’Espagne a réitéré son intention de décoloniser le Sahara « mettant fin aux responsabilités et aux pouvoirs qu’elle avait sur ledit territoire en tant que puissance administrante » et a « institué une administration provisoire » à laquelle le Maroc et la Mauritanie participeront, en collaboration avec « l’Assemblée des notables tribaux », établissant que celle-ci serait l’expression de l’opinion du peuple sahraoui. Enfin, il a été établi que l’Espagne mettrait fin à sa présence sur le territoire avant le 28 février 1976.

*Président du Groupe international de soutien à la Réunification et à la paix des sahraouis