Le métier du journalisme est compromis par les réseaux sociaux qui ne cessent de véhiculer des fake news, a affirmé, le journaliste Omar Salim, lors d’un débat organisé mercredi à Casablanca sous le thème « la presse marocaine entre hier et aujourd’hui et qu’en sera-t-il demain ? ».
Devant des jeunes étudiants de l’Institut supérieur de journalisme et de communication (ISJC), Omar Salim, journaliste pionnier chez Médi1 radio et 2M a souligné qu’avec les réseaux sociaux « tout le monde est devenu journaliste », notant que le journaliste professionnel qui respecte le code de déontologie ne crée pas l’information il la rapporte.
« On est des hommes de terrain. On ne crée pas l’information », a-t-il estimé, relevant qu’il faut tout d’abord donner l’information telle qu’elle est, après libre à quiconque de la commenter.
A cet égard, il a dit adorer la devise de la MAP, « l’information est sacrée, le commentaire est libre », notant qu’il s’agit de l’illustration éloquente du respect des règles d’éthiques et de déontologie.
Pour l’ancien directeur de l’information, des programmes et de l’antenne de la chaîne 2M, les Fake news existaient avant même l’apparition des réseaux sociaux mais n’ont jamais fleuri et rayonné comme ce qu’on constate actuellement.
Il a souligné qu’avec ce beau métier, on ne cesse d’apprendre jour après jour, relevant que la technique reste la même mais l’information se développe et évolue, ce qui permet d’acquérir de nouvelles connaissances.
Pour Omar Salim, le seul remède à la propagation des fake news est la culture avec un grand C, appelant à encourager toutes les manifestations culturelles (beaux arts, danse, cinéma, écriture et autres) pour immuniser la population contre les intox véhiculés via les réseaux sociaux.
« La culture est le patrimoine immatériel d’un pays. Sans culture, il n’y a pas d’avenir », a-t-il dit.
A cet égard, il a attiré l’attention sur la nécessité pour les médias notamment publics d’accompagner la révolution créée par les réseaux sociaux pour mieux lutter contre les intox.
Il a saisi cette occasion pour passer en revue l’évolution de la presse au Maroc, se disant fasciné par les années 60 où le pays vivait, d’après lui, un dynamisme médiatique et culturel, estimant que la ville de Tanger qui accueillait des délégations diplomatiques depuis le 19ème siècle, était avec son dynamisme diplomatique et culturel le berceau de la presse marocaine.
En réponse aux questions des jeunes de l’ISJC sur les qualités principales d’un journaliste, il a souligné qu’en plus de la culture générale et de la maîtrise de l’écriture tant pour les journalistes de la télévision, radio que de la presse écrite, il faut être passionné. Sans passion, on ne peut exercer ce métier qui exige beaucoup de sacrifices.
« On peut tout apprendre avec le temps mais sans l’amour et la passion pour se métier, on ne peut continuer », a-t-il relevé.