Le livre « Un théâtre de rupture, essai sur la jeune création théâtrale au Maroc » de l’écrivain Ahmed Massaia, a été présenté, mercredi, dans le cadre de la 33ème édition du Festival international du théâtre universitaire de Casablanca (FITUC).
Dans cet ouvrage, Ahmed Massaia passe à la loupe l’expérience de la jeune création théâtrale au Maroc et en dégage les lignes de force et les limites. Et s’il en épelle les configurations et en annonce les ambitions, c’est pour attester de sa force de rupture d’avec le passé.
Il a indiqué, dans une déclaration à la MAP, que le livre comporte 3 parties, la 1ère concerne l’histoire de l’Institut Supérieur d’Art Dramatique et d’Animation Culturelle (ISADAC) et les politiques suivies par les différents ministres de tutelle pour aider l’institut à avoir une présence effective sur la scène théâtrale marocaine. L’auteur dit évaluer l’apport des lauréats de l’ISADAC tant dans la recherche que dans la création théâtrale et en énumérer les entraves et les limites.
La 2ème partie, a-t-il ajouté, concerne l’esthétique mise en place par les lauréats de l’ISADAC et ses différentes troupes, appelée communément théâtre post-dramatique. Scrutant les différentes expériences esthétiques des troupes issues de l’ISADAC, Massaia s’attèle à l’analyse de ce théâtre de rupture qui a infléchi, de façon décisive, la scène artistique au Maroc.
Quant à la 3ème partie, elle comporte, selon lui, une série d’articles écrits durant ces trente dernières années sur les spectacles des lauréats de l’ISADAC. Revendiquant sa subjectivité de spectateur aguerri, et sans jamais se départir de sa rigueur, l’auteur du Répertoire du théâtre marocain consacre cet acte à la réception critique des représentations théâtrales qu’il a assidûment suivies depuis plus d’un quart de siècle.
Dans sa préambule, l’auteur souligne que « s’il y a un art qui suscite le plus de polémique dans les milieux artistiques au Maroc, c’est bien le théâtre. D’abord, parce que c’est un art que notre pays n’a connu, du moins sous sa forme occidentale, que vers le début du siècle écoulé: il n’a donc pas encore réussi à avoir une emprise probante sur le public censé le nourrir. Ensuite, parce que c’est un art qui, dès son apparition, a été considéré avec suspicion par les responsables politiques, à cause de son aspect « perturbateur », voire dangereux ».
Le professeur Ahmed Massaia, qui a dirigé l’ISADAC de 1993 à 2004, est une figure éminente de la pensée marocaine. Il est l’auteur de plusieurs recherches et ouvrages sur le théâtre, les arts et la culture, de manière professionnelle, réunissant le créateur, le critique, le lecteur, le concepteur et l’universitaire confirmé.
Il a notamment publié « Répertoire du Théâtre Marocain », « Un désir de culture », « Une humanité à partager » et récemment, une fiction intitulée « La dame à la djellaba rouge ».