Contrairement à ce que l’on croit les relations entre le Maroc et l’Espagne sont toujours au point mort après la grave crise provoquée par l’affaire Benbattouche. Ni le départ de d’Arancha González Laya, ni les propos apaisants et optimistes du chef du gouvernement et du nouveau ministre des affaires étrangères, n’ont réussi à édulcorer les causes et les effets de cette crise.
C’est ce que souligne le site espagnol d’information Okdiaro en titrant que la tension avec le Maroc demeure persistante : « La version d’Arancha González Laya, qui refuse de révéler qui lui a donné l’ordre d’autoriser l’entrée clandestine et illégale du chef du polisario, Brahim Ghali, en Espagne, a relancé la tension avec le Maroc ».
Il faut rappeler qu’aussi bien l’ex-ministre des affaires étrangères que son directeur de cabinet, Camilo Villarino, avaient déclaré devant le juge qu’ils avaient reçu l’ordre d’en haut pour accueillir, en catimini, le chef des séparatistes. Le parti d’opposition espagnol, Parti Populaire, est très catégorique puisqu’il il pointe du doigt le chef du gouvernement, qui, dit-il, est le seul à avoir le pouvoir d’autoriser l’entrée de Benbattouche.
Le site espagnol souligne, à juste titre, que Rabat ne croit pas à la version officielle qui disculpe Pedro Sanchez. Autant dire que malgré l’éviction d’Arancha Gonzalez Laya sur une demande des autorités marocaines les révélations de l’enquête judiciaire continuent à faire douter le royaume sur la sincérité du chef du gouvernement espagnol.
C’est ce explique d’ailleurs les difficultés que connaissent les négociations entre les deux pays pour reconstruire leurs relations sur des bases plus solides de confiance et de respect mutuel. Or le Maroc ne peut plus accepter que les dirigeants espagnols continuent à jouer à ce jeu perfide en soutenant les polisariens, en les accueillant et en leur permettant de dénigrer le Maroc à partir de leur territoire.
Il n’y a plus de place à l’ambiguïté espagnole qui flirte avec l’Algérie aux dépens du Maroc. Ce n’est donc pas par hasard que le président algérien Abdelmadjid Tebboune a tenu à préciser dans sa dernière interview que l’Espagne est : « un pays ami qui nous est très proche ». Quand on sait que les caporaux en chef algériens ne s’allient qu’avec nos ennemis il faut en déduire que la position de l’Espagne sur le sahara marocain ne changera pas de sitôt.