Finalement, il n’y a pas eu balkanisation. Tous les analystes ou presque se sont trompés.
Le jour où on avait retenu le principe du quotient électoral, certains ont vite fait d’annoncer que les élections allaient déboucher sur une Chambre parlementaire éclatée. Où il y aurait tout le monde. Où l’on risquerait de se perdre entre les adresses et les logos. On avait même cru que pour beaucoup, la voie serait ouverte vers la coupole et que la campagne électorale ne serait qu’une promenade de santé. Un petit footing, quoi !
Bien entendu, sans être tenté de tirer sur une ambulance, ce scénario a été surtout développé par le parti de la Lampe. Du projet du dispositif jusqu’à sa transformation en loi, en passant par le processus de sa gestation, les hauts parleurs du PJD, se disant être ciblés, l’ont mijoté à toutes les sauces. Quasiment docilement, certains observateurs ont pris « la chose » pour de l’argent comptant. Seulement voilà, les urnes ont parlé en déroutant les pronostics.
Le verdict des urnes ayant démontré plutôt un ramassage que l’éparpillement annoncé. Voire appréhendé. Huit partis ont raflé la mise et, à peine, une douzaine de sièges sont tombés dans l’escarcelle « Divers ». Autant en déduire que, mise à part une certaine symbolique, qui demeure néanmoins importante en termes qualitatifs, cela est loin de pouvoir peser dans le battement de la balance d’une éventuelle « arythmie » parlementaire.
Dans la même lignée des ratages colportés, on retiendra aussi les pronostics, notre nouveau tic mutant, quant à l’issue des résultats. Certes, nombreux étaient ceux qui annonçaient le RNI gagnant. Mais, ils étaient loin de s’attendre à ce que la Colombe vole aussi haut, notamment, dans les trois composantes des élections générales du 8 septembre.
De même que pratiquement personne ne s’attendait à ce que l’extinction de la Lampe soit aussi dramatique ! On les attendait troisième ou même quatrième, mais pas huitième avec un aussi piteux rendu sur le bulletin de l’examen électoral.
Et puis, on a eu droit à une nouvelle preuve de l’ignorance constitutionnelle. Voire, de l’analphabétisme Constitutionnel.
En effet, quand bien même on a vécu avec la Loi Fondamentale depuis 2011, certains se sont amusés à vouloir amuser la galerie en lançant de possibles scenarii relatifs à la nomination du chef de gouvernement. Pourtant, le texte de la Constitution, Article 47, est on ne peut clair en la matière. Là encore, chacun y est allé par sa petite partition. Vendredi 10 septembre, le Roi met fin aux supputations des uns et des autres.
Ceci dit, il va bien falloir que certains politiciens et autres analystes fassent preuve de davantage de modestie. Mais, aussi et surtout, révisent leurs leçons !