Le sujet revient à l’approche de chaque échéance électorale mais il est, à chaque fois, renvoyé aux calendes grecques. La question de la représentativité politique des Marocains résidant à l’étranger revient comme un leitmotiv depuis des années mais aucun gouvernement n’a réussi à la mettre en œuvre. Du coup, les MRE ne décolèrent pas et réclament avec force de jouir de leur droit constitutionnel d’électeurs et de candidats.
Un droit que les partis politiques se sont avérés incapables de leur garantir par leur résignation devant le refus des pouvoirs publics qui se cachent derrière des problèmes techniques et de logistique. Pourtant, le sujet a été évoqué lors des discussions du projet du code électoral mais toutes les propositions ont été classées dans les tiroirs poussiéreux du Parlement. Les MRE assisteront, donc, comme des étrangers, aux élections législatives, régionales et communales du 8 septembre prochain.
C’est une décision anticonstitutionnelle s’écrie, Dounia Kajim Mazouz, une Marocaine résidante à l’étranger, dans une déclaration pour le Collimateur: « La communauté marocaine vivant en Europe est vraiment sidérée par les mesures prises par le gouvernement de les priver de leur droit constitutionnel de participer aux élections comme le stipule la constitution dans son article 17. Encore faut-il préciser que ce gouvernement ne s’est pas imprégné du tact et de la souplesse dans le traitement des affaires des MRE. Pourtant, Sa Majesté le Roi n’a jamais cessé de donner ses hautes instructions pour que les pouvoirs publics accordent toute l’attention requise à la communauté marocaine de l’étranger ».
C’est une hérésie juridique que de piétiner un droit constitutionnel en brandissant des problèmes techniques et de logistique comme le fait le ministère de l’Intérieur.
L’article 17 de la Constitution est pourtant on ne peut plus explicite: « Les Marocains résidant à l’étranger jouissent des droits de pleine citoyenneté, y compris le droit d’être électeurs et éligibles. Ils peuvent se porter candidats aux élections au niveau des listes et des circonscriptions électorales locales, régionales et nationales. La loi fixe les critères spécifiques d’éligibilité et d’incompatibilité. Elle détermine de même les conditions et les modalités de l’exercice effectif du droit de vote et de candidature à partir des pays de résidence ».
Il faut savoir qu’on parle bien de 5 à 6 millions de Marocains qui vivent à travers le monde, et notamment en Europe, et qui chaque année transfèrent près de 70 milliards de dirhams vers leur pays.