Ces partis politiques qui se morfondent, pendant cinq ans, sur le banc de touche

Les partis politiques marocains ressemblent à ces joueurs de football, éternellement remplaçants, qui deviennent des locataires permanents des bancs de touche sans jamais fouler la pelouse. Le statut du PJD, du RNI, du MP, de l’USFP, de l’UC, du PI, du PAM et les autres ressemble à celui du troisième gardien de but, d’une équipe nationale, qui est quasiment certain qu’il ne disputera aucun match.

Sauf qu’il est systématiquement présent dans les compétitions internationales parce qu’il est imposé aux sélectionneurs par un règlement de la FIFA. Autrement, ce pauvre figurant doit attendre la fatalité pour que, lors d’un match, le premier gardien se blesse pour être remplacé par le deuxième portier, qui se blesse à son tour, pour pouvoir jouer.

Une probabilité qui n’arrive qu’une fois tous les cinq ans comme chez nous en politique. En effet, les partis marocains ne jouent pas sur le terrain politique pendant cinq ans et n’attendent que la fatalité des élections pour s’afficher en tant que tels. Des partis qui nous sont imposés, donc, par la loi de la démocratie pour s’exhiber pendant quinze jours et disparaître durant tout un quinquennat.

Non seulement ils trahissent leurs électeurs mais ils brillent par un silence complice quand des tempêtes malveillantes soufflent sur le royaume comme celles de l’Algérie, de l’Espagne, de l’Allemagne, des médias français, du Parlement européen, d’Amnesty international, de Forbiddens stories et autres.

Depuis l’affaire de Guergarate en passant par les crises avec l’Algérie, l’Espagne, l’Allemagne et bien avant celle de la France, les partis politiques marocains n’ont pas levé le petit doigt pour contrecarrer les multiples campagnes de dénigrement visant la déstabilisation du Royaume. Ceux qui ne connaissent pas la vie politique marocaine pourront extrapoler et penser que le silence assourdissant de ces partis ressemble à une prise de position. Non dans ce cas le silence ne vaut pas approbation mais il exprime un échec de langage et surtout un manque terrible de courage de la part des dirigeants de ces partis.

Ce qui est encore plus terrible c’est leur manque de maturité car comment expliquer que ces dirigeants se terrent dans les sièges de leurs partis alors que le Maroc est ciblé par des tirs nourris et qu’il réagissent promptement pour un échec sportif ou un évènement dans un pays voisin. Figure-vous que le parti de l’Istiqlal a convoqué d’urgence le ministre des sports pour s’expliquer devant le Parlement sur les mauvais résultats des sportifs marocains aux JO de Tokyo.

Pis encore le PJD, dont le patron est le chef du gouvernement, a éludé tous les problèmes du Maroc pour s’inquiéter sur le sort de son alter go, « Ennahda », en Tunisie. Il est normal donc que de vrais démocrates nationaux rechignent à parrainer cette démocratie à la marocaine qui ne produit que des politiques nuls.