Fondation Mohammed VI de l’Education. Les enseignants dénoncent le clientélisme dans les centres d’estivage gérés par la société Zephyr en l’accusant d’exclure les adhérents pour héberger des touristes qui paient le plein tarif

Les enseignantes et les enseignants ne décolèrent pas depuis qu’ils n’arrivent plus à trouver une place dans les complexes touristiques de Marrakech et d’El Jadida mis à leur disposition par la Fondation Mohammed VI. Ces deux centres d’estivage sont devenus inaccessibles aux adhérents car, disent-ils, « la société gérante, Zephyr priorise les clients de l’extérieur, voire des touristes étrangers qui paient le plein tarif ».

Du coup, les enseignants qui tentent de réserver des chambres ou des appartements n’arrivent même plus à contacter par téléphone les responsables de ces centres: « ça sonne mais ça ne répond pas », circulez il n’y a pas de places! Agacés, certains se sont déplacés sur les lieux pour demander des explications aux responsables de ces centres. Un témoin explique qu’il s’est rendu au centre d’El Jadida où, dit-il, il a rencontré « des clients de tous les métiers sauf les enseignants qui ont le plus droit d’en bénéficier ».

Le pire, poursuit-il, c’est qu’on lui a fait savoir que le centre affiche complet et qu’on lui a même interdit d’entrer pour demander des renseignements. Un autre enseignant a essayé de réserver dans le complexe de Marrakech mais le préposé à l’accueil lui aurait fait la même réponse: le centre affiche complet. Non convaincu par cette affirmation, l’enseignant a appelé son fils en France pour lui demander d’appeler le centre pour réserver des chambres. L’astuce a réussi puisque le faux touriste de France a trouvé un appartement en payant par carte bancaire.

Face à cette situation, la colère des enseignantes et des enseignants a explosé dans les réseaux sociaux surtout qu’ils paient des cotisations mensuelles pour bénéficier de ces centres d’hébergement pendant les vacances scolaires (entre 80 et 238 dirhams/mois). Face à ce tollé général, le ministre de l’Éducation nationale, Saïd Amzazi, a réquisitionné les internats des écoles pour essayer d’héberger les enseignants dans des villes de Martil, Tanger, Rabat et El Jadida moyennant des tarifs d’hébergement allant de 850 à 1040 dirhams la huitaine.

Une offre que les syndicats rejettent car ils la trouvent humiliante pour les enseignants. La Fondation Mohammed VI a, pour sa part, répondu à ses protestations en précisant qu’elle réserve ces centres exclusivement à ses adhérents dont le nombre atteint 453.000 personnes alors qu’elle ne dispose que de 110 unités d’hébergement à Zephyr Marrakech et 247 à celui d’El Jadida.

Il est vrai qu’il est difficile de satisfaire tout ce petit monde avec une capacité aussi réduite. Une explication qui ne convainc pas les enseignantes et les enseignants qui continuent à clamer que « ces centres accueillent des hommes d’affaires, des avocats voire des touristes étrangers aux dépens des adhérents ».