AUDIO. CRISE RABAT-MADRID. BOURITA CORRIGE SON HOMOLOGUE ESPAGNOLE, GONZALEZ LAYA

Invité d’Europe Soir week-end, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, a détricoté les contre-vérités de son homologue espagnole, González Laya, au sujet de la crise inédite qui secoue les relations entre Rabat et Madrid, depuis l’accueil frauduleux, le 18 avril 2021 en Espagne, du chef des milices séparatistes, le dénommé Brahim Ghali.

Réagissant à l’allégation colportée par son homologue espagnole sur de prétendus « contacts entre Rabat et Madrid », M. Bourita a apporté un démenti catégorique. « Il n’y a pas de contact entre Rabat et Madrid » et ce, depuis le transfert illégal, sous un faux nom et avec des documents de voyage falsifiés, du chef des milices séparatistes, vers l’hôpital San Pedro, à Saragosse. 

 

 

 

 

Le chef de la diplomatie marocaine a ensuite démenti l’existence d’ »une crise migratoire » dans le préside marocain occupé de Sebta, contrairement à une allégation de son homologue espagnole qui tente insidieusement de détourner la crise de sa véritable cause politique, soit l’hostilité avérée de Madrid à l’intégrité territoriale du Maroc.

Les événements de Sebta sont nés « d’une crise politique entre deux partenaires ». « Une crise dont la responsabilité est espagnole », a affirmé le ministre. « Durant quatre ans, le Maroc a démantelé 8.000 cellules de trafic d’êtres humains, 14.000 tentatives de migration clandestines, dont 80 sur la ville de Ceuta », a chiffré Nasser Bourita.

« Le Maroc n’a (toutefois) pas l’obligation d’agir, le Maroc n’est pas le concierge de l’Europe. Il le fait en partenaire », avec un partenariat entre Rabat et Bruxelles « fondé sur la compréhension des intérêts des uns et des autres », a encore précisé le ministre, en réponse à la tentative de son homologue espagnole d’impliquer l’Europe dans une crise politique due plutôt à l’attitude « déloyale » de Madrid.

« On ne peut pas manigancer le soir contre un partenaire, et lui demander le lendemain d’être loyal », assène Nasser Bourita.

Il y a un « problème de confiance » et une « attitude hostile » du voisin espagnol, a-t-il insisté.

Quant à savoir comment cette crise prendra fin, M. Bourita renvoie la responsabilité à l’Espagne: « C’est à eux de trouver la solution ». Et de prévenir: « Si l’Espagne pense que la crise pourrait être résolue en exfiltrant le monsieur [Brahim Ghali, ndlr] par les mêmes procédés, c’est qu’ils cherchent le pourrissement, l’aggravation de la crise, voire même la rupture ». 

Vous avez bien lu: « la rupture ».

On ne badine pas avec le Maroc.