LE POLITOLOGUE FRANÇAIS GILLES KEPEL ÉCARTE L’ÉVENTUALITÉ D’ « UNE CONFRONTATION ARMÉE ENTRE LE MAROC ET L’ALGÉRIE »

« Pour qui’l se produise un affrontement entre l’Algérie et le Maroc, il faudrait que des puissances y aient intérêt et soutiennent un pays contre l’autre« , estime l’éminent politologue français Gilles Kepel, dans une interview au site d’information « Tout sur l’Algérie ».

Le prestigieux spécialiste du monde arabe affirme ne pas voir de « candidats » parmi ces puissances qui seraient favorables à un « affrontement armé » entre le Maroc et l’Algérie, d’autant moins que « cela signifierait aussi une menace pour la stabilité de l’Europe« .

« On peut espérer que Bruxelles saurait au moins empêcher cela d’advenir« , ajoute ce fin connaisseur de la géopolitique.

Biden ne reviendra pas sur sur l’accord trilatéral Maroc, États-Unis, Israël

Interrogé sur le « deal triangulaire entre le Maroc, les États-Unis et Israël », perçu par le régime vert-kaki comme « un complot qui vise l’Algérie« , M. Kepel a balayé d’un revers de la main cette perception perfide, tout en précisant que le nouveau président américain ne reviendra pas sur cet accord. « M. Biden a lui-même indiqué qu’il ne reviendrait pas sur sur ce legs-ci de son prédécesseur« , rappelle-t-il.

Par la même occasion, M. Kepel ne manque pas de planter une pique au régime algérien en déphasage avec les nouvelles réalités géopolitiques qui se dessinent à la lumière de la pandémie. « Paradoxalement, quelles qu’en soient les modalités, je suis convaincu que c’est l’ouverture internationale de l’Algérie qui peut contribuer à lui permettre de sortir d’une politique de la rente et de s’engager avec optimisme vers l’avenir », a-t-il martelé.

« Par-delà les effets politiques, la signature par Rabat des accord d’Abraham semble surtout permettre au Maroc de s’engager plus en avant dans l’insertion de son économie dans la mondialisation, porteuse de développement« , a-t-il expliqué.

M. Kepel tire ainsi le tapis sous les pieds du régime algérien belliqueux qui use et abuse de la théorie fumeuse, de surcroît éculée, de « l’ennemi extérieur » pour tenter de se donner une survie rendue improbable par la détermination remarquable du peuple algérien à instaurer un État réellement civil et démocratique.