L’Algérie, qui vit une crise économique sans précédent, risque « une déflagration sociale », a mis en garde le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), un des principaux partis d’opposition dans le pays.
« Sur le plan économique, de nombreux indicateurs suscitent une inquiétude réelle : La dépréciation fulgurante de la monnaie nationale et ses répercussions sur un pouvoir d’achat, déjà bien mal au point, aggravent la précarité de très larges couches de la société », regrette le secrétariat national du parti dans un communiqué.
Tout en mettant la lumière sur l’aggravation de la situation économique en Algérie, le RCD a déploré que « la flambée des prix sans précédent, enregistrée durant ces premiers jours du mois de ramadan et qui touche la quasi-totalité des produits alimentaires devenus inaccessibles, a donné le coup de grâce au moral des Algérien-ne-s ».
Dans le même ordre d’idées, le parti a dénoncé « la panne quasi-généralisée de l’outil de production, laissé à l’abandon par les pouvoirs publics ».
« La panne quasi généralisée de l’outil de production, laissé à l’abandon par les pouvoirs publics, a engendré des centaines de milliers de pertes d’emploi et tous les jours de nouveaux contingents viennent agrandir les rangs de chômeurs », a-t-il dénoncé.
Evoquant la situation des droits de l’Homme, le RCD a fustigé le pouvoir algérien face à la répression des militants du Hirak.
Dans ce sens, il a vivement critiqué le pouvoir algérien qui « poursuit son entreprise pour contrecarrer et dévoyer le processus révolutionnaire dans lequel s’est résolument engagé le peuple depuis plus de deux ans ».
Le parti de la mouvance démocratique a noté néanmoins que « ni la répression, ni l’asservissement de l’appareil judiciaire, ni la désinformation, ni les manœuvres de toutes sortes ne sauront ébranler » la détermination des Algériens à « poursuivre leur combat pacifique jusqu’à la réappropriation pleine et entière de leur souveraineté ».
Il a de nouveau réitéré son appel à « la libération immédiate de tous les détenus d’opinion » et condamné avec la plus grande fermeté la poursuite des pratiques de torture qui, selon le communiqué, « exige que les auteurs et les commanditaires soient identifiés et condamnés et pour que plus jamais aucun Algérien ne soit humilié au sein des institutions de l’Etat ».
Evoquant les prochaines élections du 12 juin, le RCD a estimé que le gouvernement algérien était « incapable de proposer le moindre projet pouvant réunir un minimum de consensus et rassurer les Algériens sur leur avenir ».
Et de souligner que « le pouvoir s’entête à poursuivre une feuille de route élaborée sous la houlette de l’ex chef d’état-major pour la restauration du système qui a ruiné le pays ».
Selon le parti, » l’élection législative programmée pour le 12 juin prochain connaîtra la même désaffection que le peuple a réservée aux scrutins précédents ».
« Ce nouveau simulacre, considère-t-il, ne fera que prolonger le processus de non légitimation des institutions entamé le 12 décembre 2019, aggraver la défiance des populations et risque de plonger le pays dans l’inconnu ».
Le parti a également relevé que « depuis la chute de Bouteflika, à chaque passage en force pour imposer sa feuille de route électorale, le pouvoir intensifie la répression et les arrestations arbitraires de manifestants pacifiques, de journalistes dans l’exercice de leur métier et de tous ceux qui osent exprimer une opinion libre ».