Gazoduc Nigeria-Maroc: le Roi Mohammed VI et le président Buhari creusent le sillon

À peu près deux ans après la signature de l’accord de coopération relatif au méga-projet de gazoduc Nigeria-Maroc, le 11 juin 2018 à Rabat, la faisabilité de ce projet stratégique se confirme. « Le Maroc et le Nigéria ont renouvelé dimanche 31 janvier 2021 leur engagement à construire un gazoduc qui empruntera une route onshore et offshore et une usine d’engrais », a rapporté lundi l’agence de presse internationale Reuters, en écho à l’entretien téléphonique que le Roi Mohammed VI a eu, hier dimanche, avec le président de la République fédérale du Nigeria, Muhammadu Buhari.

Pour rappel, les deux chefs d’État ont convenu de lancer ce projet stratégique en décembre 2016, à l’occasion de la visite historique du Souverain au Nigeria.

Le gazoduc aura une longueur de 5660 km (3517 miles), ont annoncé les deux pays en juin 2018, précisant que la construction du pipeline se déroulerait en plusieurs phases sur une période de 25 ans.

Les deux dirigeants ont également convenu d’accélérer les efforts de lancement d’une usine d’engrais au Nigéria par le groupe OCP, premier exportateur mondial de phosphates.

Gazoduc Maroc-Nigéria: une référence de relation Sud-Sud

Le projet de gazoduc Maroc-Nigéria (reliant le Nigéria au Maroc en traversant 14 pays) pourrait devenir une référence de relation Sud-Sud, tant au niveau économique que politique. Il permettrait de connecter les ressources gazières nigérianes aux pays de l’Afrique de l’Ouest et au Maroc pour desservir l’Europe par la suite.

Ce projet s’inscrit également dans la diplomatie ouest-africaine puisqu’il impliquerait la plupart des pays membres de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest).

L’intérêt de la CEDEAO pour le projet de gazoduc maroco-nigérian intervient à un moment où les responsables algériens ont déterré un projet de gazoduc entre le Nigéria et l’Algérie via le Niger, datant des années 1980.

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a même annoncé, lors de sa visite au Nigéria en novembre 2020, « la résurrection du projet de gazoduc transsaharien entre l’Algérie et Abuja ». Boukadoum qui porte bien son nom, est toutefois rentré bredouille de son déplacement à Abuja. 

Un ratage, un de plus, pour un régime militaire algérien qui parle plus qu’il n’agit. Un véritable phénomène sonore!