Mali: Naissance d’un Front contre l’application de l’accord d’Alger

« Au Mali, des acteurs de la société civile s’organisent pour faire barrage à l’application en son état actuel de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, rapporte le site web malien d’informations générales: « L’indiscret.com »

« Front de refus de l’accord de paix », c’est l’appellation qu’ont donnée les initiateurs de ce nouveau regroupement de contestation à l’issue d’une réunion tenue le jeudi 28 janvier à la bourse du travail.

Au devant de ce nouveau front de contestation des jeunes déjà connus du public malien à l’image  de Abdoul Niang, journaliste-chroniqueur, Mamedy Dramé, activiste membre de plusieurs organisations de la société civile et Ibrahima KÉBÉ aussi activiste, membre de l’association Faso kanu  et candidat malheureux aux législatives de 2020.

A l’origine de la création de ce front de contestation, l’existence d’un document qui élabore un plan d’actions pour la mise œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale. Intitulé ‘‘Feuille de route actualisée des actions prioritaires dans la mise en œuvre de l’accord de paix et de  réconciliation au Mali issu du processus d’Alger,  pendant la transition’’, le document signé à la date du 18 décembre 2020 porte l’empreinte du ministre  Colonel Ismaël Wagué au nom du gouvernement et celles de cinq autres personnes représentant chacune un groupe armé.

Le document réparti en 28 points, élabore un plan d’exécution imminente de certaines actions entre janvier et septembre 2021 dans le cadre de la mise de l’accord pour la  paix. Parmi ces actions, l’adoption  par le CNT (conseil national de la Transition) à partir de février ‘ »de projets de textes relatifs à la police territoriale ».  Des actions à combattre selon le front de contestation en gestation.

« Imaginez qu’il y ait une police territoriale, que deviendra la police nationale?’’, s’interroge un membre du front de contestation lors de la réunion du jeudi. L’orateur renvoie le gouvernement actuel du Mali aux assises du dialogue national inclusif (du 14 au 22 décembre 2019)  qui ont recommandé la relecture de l’accord pour la paix signé en mai 2015.

Avant le  dialogue national inclusif, faut-il le noter, l’ancien président Ibrahim Boubacar Kéita déchu à la suite du coup d’Etat du 18 août 2020, avait fait part de la volonté de son régime de revoir certaines dispositions de l’accord au regard des ‘‘obstacles sur lesquels bute’’ sa mise en œuvre.