Ceci n’est pas un appel à la guerre. Quiconque doté d’une Raison n’en voudrait pas, d’autant moins que la région est déjà un terrain de jeu privilégié pour les groupes jihadistes, les trafiquants d’armes et de drogue, sans compter les ingérences étrangères, notamment celle de l’Iran dont le soutien au polisario via le Hezbollah n’est plus à démontrer.
Or, ne sommes-nous pas déjà « en état de guerre »? Le déplacement du chef d’état-major de l’armée algérienne, hier dimanche 17 janvier, à Tindouf, où il s’est fendu de « menaces » ouvertes contre le Maroc, accusé sans autre forme de procès d’ourdir des « plans ignobles » contre l’intégrité et la sécurité de l’Algérie, a tout l’air d’ « un casus belli » et aurait nécessité au moins des éclaircissements à l’ambassadeur d’Alger à Rabat.
Posons la question, la vraie: est-il normal de maintenir des « relations diplomatiques normales » avec un régime qui, outre le maintien de son soutien multiforme, y compris et surtout le soutien militaire, au mouvement séparatiste du polisario, mobilise tout son armada médiatique officiel contre le Maroc, poussant l’outrecuidance jusqu’à rameuter des équipes de télévision pour couvrir la prétendue « guerre » du polisario contre les Forces armées royales.
Oui, le Maroc a raison de faire preuve de sagesse et d’adopter le plus haut degré de retenue face à un régime militaire irresponsable. Oui, ce régime a besoin de « bouée de sauvetage » pour s’assurer une survie qui plus est improbable face à un peuple algérien qui milite inlassablement depuis le 22 février 2020 pour instaurer un État réellement civil et démocratique. Oui, ce régime n’en est pas à sa première tentative de diversion pour détourner l’attention du peuple algérien frère de ses réelles préoccupations: le pillage systématique de ses richesses par une oligarchie vert-kaki prédatrice; le détournement permanent des pétro et gazo-dollars, vers les paradis fiscaux de l’Europe, voire l’Amérique Latine; la dépréciation inquiétante d’un dinar devenu une monnaie de singe, tout comme le bolivar vénézuélien; l’assèchement des caisses publiques et, au bout du rouleau, la débâcle désastreuse du niveau de vie du citoyen algérien.
On aura tout vu et tout entendu. Soit. Mais gardons-nous à sous-estimer la menace, l’ennemi est à l’affût de la moindre interstice, et n’hésiterait pas à s’y glisser pour tenter une aventure, fût-elle suicidaire. Autant se préparer à toute éventualité, et se tenir prêt et mobilisé en permanence pour contrer tout acte hostile potentiel.
Bien sûr, on ne parle pas ici des valeureuses Forces armées royales qui sont mobilisées en permanence pour repousser tout danger. L’esprit de mobilisation patriotique qui a empreint le déroulement de l’épopée d’El Guerguarat doit se poursuivre avec le même élan, la même force et la même disposition à l’action. Partis politiques, médias, parlementaires, acteurs associatifs, bref, tout le monde est appelé à s’inscrire dans cet élan mobilisateur face à un ennemi coriace et viscéralement hostile.