« L’Algérie a réduit au quart le volume de gaz exporté vers l’Espagne », s’inquiète la société espagnole de distribution de gaz, Enagás, qui alerte contre « un grave problème d’approvisionnement » au moment où l' »IBÈRE » traverse la pire vague de froid de ces cinquante dernières ans, aggravée par la tempête « Filomena ».
Raison invoquée à ce coup de rabot, Sonatrach, géant algérien des hydrocarbures, l’attribue à « des problèmes techniques liés au traitement du gaz naturel »!!
Un faux alibi, s’écrient les professionnels espagnols, accusant Sonatrach de détourner le gaz destiné à l’Espagne vers Pékin et Tokyo, via des navires affrétés à cet effet. Et pour cause, en Asie, le gaz se vend plus cher qu’en Espagne!
« La société d’État Sonatrach envoie des navires à Pékin et à Tokyo car ils paient plus pour l’énergie en cette période de froid », dénonce Enagás.
Le 9 octobre 2020, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, s’est déplacé en Algérie, où une rencontre a été organisée entre les responsables de Sonatrach et l’espagnol Naturgy, qui a obtenu au prix d’intenses négociations une réduction importante du prix du gaz naturel algérien fourni à l’Espagne.
Pour précision, Alger s’est toujours servi de « l’arme » du gaz pour faire chanter l’Espagne sur des dossiers politiques, à leur tête la question du Sahara marocain.
Compte tenu des développements positifs que connaît la question de l’intégrité territoriale du Maroc, il n’est pas exclu que le régime voisin utilise « l’arme » du gaz et « l’impopularité » du gouvernement Sanchez en raison de la flambée de la facture d’électricité pour les ménages espagnols, pour tenter d’arracher des « concessions » espagnoles sur la question.