« Avocat et diplomate de haut niveau ». « Directeur au Conseil de sécurité national chargé des Affaires de l’Irak et de l’Afghanistan ». « Il a été choisi par Barack Obama pour diriger la lutte anti-Daech ». « Le principal négociateur des accords secrets avec l’Iran ». « Il a participé à l’élaboration de la constitution irakienne et à la transition du pouvoir ». « Ancien Conseiller spécial de George Bush ». « L’un des architectes de l’invasion US en Irak ». « Conseiller de l’ambassadeur US à Baghdad sous Obama ». « Il a démissionné de son poste d’envoyé américain auprès de la coalition internationale pour combattre le groupe État islamique (EI) fin 2018 à la suite de la décision du président Donald Trump de retirer les troupes américaines du nord de la Syrie »…
Brett McGurk, que Joe Biden vient de nommer Coordinateur du Conseil national de sécurité américain pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord, a pesé dans les décisions les plus importantes des administrations US, républicaines et démocrates confondues, de Bush Junior à Donald Trump, en passant par Barack Obama et (à partir de ce 20 janvier 2021) Joe Biden.
L’annonce de son retour aux affaires hier vendredi a été invariablement accueillie au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Un « mauvais signal » pour la Turquie, qui a réagi négativement à sa nomination rappelant que Brett McGurk, fervent détracteur du gouvernement turc, « a nuit aux relations turco-américaines ».
L’Iran, dont les tensions avec les USA sous le président Trump ont atteint leur zénith, voit à son tour d’un oeil inquiet la nomination du « scorpion de Washington » en matière de politique US au Moyen-Orient. Téhéran craint évidemment pour sa présence en Irak et en Syrie, voire en Afrique où elle s’évertue à tisser des liaisons dangereuses avec différents groupes jihadistes, en Afrique de l’Ouest et dans la région sahélo-saharienne.
Brett McGurk et le Maroc
Lundi 25 juin 2018, Brett McGurk, alors envoyé spécial du Président Trump pour la Coalition mondiale contre l’ »État islamique », a conduit une importante délégation US à Skhirat, pour participer à une conférence des responsables politiques de la Coalition internationale anti-Daech, intitulée « Defeat ISIS » (Vaincre « l’État islamique »). Brett McGurk a rencontré le ministre marocain des Affaires étrangères Bourita et de hauts responsables du gouvernement lors de cette réunion pour discuter d’un éventail de questions politiques, économiques et de sécurité, y compris les contributions importantes du Maroc à la Coalition mondiale pour vaincre l’hydre terroriste. Lors de cette rencontre, Brett McGurk a mis en avant le leadership du Roi Mohammed VI en matière de déconstruction de l’idéologie funeste de cette organisation extrémiste.
Par la même occasion, le « sherpa » de la nouvelle administration US a mis en avant le leadership régional du Royaume du Maroc, en louant le haut degré de coopération entre Rabat et Washington en matière de lutte antiterroriste.
Aujourd’hui, la nomination de Brett McGurk intervient dans un contexte où de sérieuses menaces planent sur la région d’Afrique du Nord, avec l’Iran qui « s’invite » en tant qu’agent de déstabilisation, avec la complicité d’Alger, dont le rôle déstabilisateur dans la région sahélo-saharienne n’est plus à démontrer.
Brett McGurk connaît évidemment les raisons de la rupture par Rabat de ses relations diplomatiques avec l’Iran, le 1er mai 2018. Il sait pertinemment que Téhéran est impliquée dans l’entraînement et l’armement du front polisario, via son bras armé au Liban, le Hezbollah. Il n’est évidemment pas sans savoir que la raison principale de la décision US de reconnaître la marocanité du Sahara, est due principalement à l’implication iranienne avec la complicité algérienne dans le projet maléfique de déstabiliser le Maroc.
Fervent partisan de la normalisation araob-israélienne, Brett McGurk est appelé à saisir l’occasion de la réactivation des relations entre Rabat et Tel-Aviv, deux alliés majeurs des USA, pour asseoir les bases d’une paix durable au Moyen Orient et en Afrique du Nord.