Offre d’autonomie: l’appel de l’ambassadeur du Maroc au Kenya

L’ambassadeur du Maroc au Kenya, El Mokhtar Ghambou, a appelé le Kenya, membre non permanent nouvellement élu au Conseil de sécurité de l’ONU (2021-2022), à rejoindre les Etats-Unis et les pays africains qui ont soutenu le plan d’autonomie des provinces du Sud comme solution juste et durable pour mettre fin définitivement au différend régional autour de la question du Sahara marocain.

« Le Kenya et le Maroc jouent un rôle majeur en Afrique en tant que pays leaders dans leurs régions respectives. En tant que membre non permanent nouvellement élu du Conseil de sécurité de l’ONU (2021-2022), le Kenya a tous les moyens de défendre l’unité des pays africains en promouvant la paix et la prospérité économique sur notre continent. L’intégrité territoriale est aussi sacrée pour le Kenya que pour le Maroc », a soutenu le diplomate marocain dans un entretien publiée lundi par le journal « The Star ».

« Nos deux nations souscrivent à la charte de l’Union africaine de non-ingérence d’un État membre dans les affaires intérieures d’un autre. Par conséquent, j’appelle la république du Kenya à rejoindre les États-Unis et les pays africains qui ont soutenu notre proposition d’autonomie des provinces du Sud sous souveraineté marocaine comme seule base d’une solution juste et durable au conflit régional artificiel », a affirmé M. Ghambou.

Le diplomate marocain a tenu à rappeler, dans ce cadre, que de nombreux responsables du gouvernement kényan, des parlementaires et des journalistes qui ont eu la chance de visiter les provinces du Sud au cours des cinq dernières années, ont été à la fois « surpris » par l’élan de développement économique et social que connait le Sahara marocain.

Depuis 1975, le Maroc a investi sept fois plus pour chaque dirham gagné dans la région, en plus de subventionner des produits de base comme le pétrole, le gaz de cuisson, le thé et le sucre, a tenu à expliquer M. Ghambou, ajoutant que le Sahara « se transforme lentement en un pôle économique majeur sur l’océan Atlantique, avec le potentiel d’attirer plus d’investisseurs d’Afrique subsaharienne, d’Europe et des Amériques ».

De plus, a-t-il ajouté, le fait que plus de 18 pays aient ouvert des consulats au Sahara alors que d’autres le feront à l’avenir, est l’un des meilleurs exemples d’une diplomatie marocaine créative et vigoureuse, opérant sous la direction visionnaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

« Notre diplomatie a très bien réussi à dénoncer les thèses fallacieuses propagées par le régime algérien et sa marionnette séparatiste, en particulier après le retour du Maroc à l’Union africaine en janvier 2017. Le Maroc est revenu avec force à l’UA avec un solide paquet de projets économiques et sociaux au service de la coopération panafricaine », a soutenu M. Ghambou.

M. Ghambou a aussi affirmé que la reconnaissance par l’administration américaine de la pleine souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud « est le résultat d’une accumulation d’événements historiques et politiques, qui témoignent tous d’un traité d’amitié de longue date ainsi que d’un partenariat stratégique et économique moderne entre nos deux pays ».

L’influence diplomatique des États-Unis en tant que membre majeur du Conseil de Sécurité mettra très probablement un terme à ce conflit régional orchestré de toute pièce par l’Algérie pour servir ses propres intérêts politiques étroits et étriqués, a affirmé le diplomate marocain, ajoutant que le plan américain d’investissement dans le Sahara marocain ne profitera pas uniquement aux seules régions du sud du Maroc, mais aussi à la région du Sahel et à l’Afrique subsaharienne.

« Le Royaume du Maroc est une nation vieille de 14 siècles, pas un pays taillé dans une carte coloniale moderne. Personne ne peut nous forcer à prendre une décision dont nous ne sommes pas pleinement convaincus », a rétorqué M. Ghambou à la question de la reprise des relations entre le Maroc et l’Etat d’Israël.

Le diplomate marocain a souligné que la Constitution actuelle reconnaît l’héritage juif comme une composante intégrale de notre identité nationale plurielle. « Près d’un million de Juifs marocains vivent en Israël aujourd’hui et leurs droits spirituels sont protégés par le statut historique de Sa Majesté le Roi en tant que Commandeur des Croyants », a-t-il expliqué.

De plus, a-t-il ajouté, la reprise des relations diplomatiques avec Israël donnera certainement au Maroc plus de poids pour pousser à une solution à deux États et mettre fin au conflit israélo-palestinien.