Depuis l’annonce par l’ambassadeur US à Rabat, David T. Fischer, de « tractations » menées par Washington pour pousser ses alliés à lui emboîter le pas et reconnaître la souveraineté du Maroc sur ses provinces sahariennes, les pronostics s’emballent et les regards se tournent notamment vers le Royaume-Uni et la France.
Il est vrai que la piste française est la plus privilégiée, sachant que la France, avec les États-Unis, étaient ouvertement favorables à l’option d’autonomie, dans le cadre de la souveraineté marocaine. Cela dit, la « big » surprise pourrait venir de l’Outre-manche, même si Londres a toujours excipé de sa neutralité en considérant que « le Sahara occidental est un territoire non autonome ».
Mais voilà, il y a des indicateurs qui font pencher la balance du côté du Royaume-Uni plutôt que la France. Un, le Royaume-Uni est historiquement lié aux États-Unis, et ses positions étaient souvent alignées sur celles de Washington, en matière de politique étrangère. Deux, le Royaume-Uni vient de sceller son « divorce » avec l’Union européenne et, du coup, regarde vers d’autres partenaires solides pour gérer l’ère post-Brexit qui commence dès le 1er janvier 2021. Trois, le Royaume-Uni est lié au Maroc par un accord d’association signé en 2018, incluant le Sahara marocain, et dont l’entrée en vigueur (provisoire) est prévue dès le début du nouvel An.
Autre indicateur et il n’est pas des moindres: le Royaume-Uni, a contrario de la France dont l’histoire avec Alger est souvent « passionnelle », est guidé par la Realpolitik et donc le sens du pragmatisme.
Ces indicateurs réunis confortent la thèse selon laquelle le Royaume-Uni, l’un des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité, serait sur la voie de reconnaître la souveraineté du Maroc sur ses Provinces sahariennes.