Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) est à l’Éthiopie ce que le « polisario » est au Maroc. Les deux grands pays d’Afrique partagent donc la même préoccupation et le même combat contre les velléités séparatistes qui les guettent.
Or, ce n’est pas de cet oeil lucide que cette situation est considérée par l’Éthiopie, qui combat férocement les indépendantistes du « peuple du Tigré » tout en continuant à reconnaître la pseudo-« rasd », soutenue par Alger, elle aussi confrontée aux revendications indépendantistes du « peuple kabyle » (6 millions d’habitants).
Bien sûr, le cas de l’Éthiopie et celui de l’Algérie sont cités ici à titre strictement illustratif, bien d’autres pays en Afrique tel le Nigeria avec le cas du « peuple Biafra », voire en Europe, tels les Indépendantistes de la Catalogne, en Espagne, sont confrontés à la même menace séparatiste.
Peut-on donc admettre le séparatisme ailleurs ou exciper de « neutralité » quand on est soi-même confronté au feu séparatiste?
Le paradoxe est tel que l’Éthiopie a dernièrement mobilisé toute son armée pour écraser les indépendantistes « du Tigré », oubliant à l’insu de son gré qu’elle reconnaît elle-même l’entité fantoche nommée « rasd », tout en sachant que cette entité n’est pas l’émanation d’une réelle revendication populaire (80% des sahraouis vivent en toute sérénité dans leur propre pays), mais plutôt une invention du régime militaire algérien qui en fait un instrument pour contrer les intérêts du Maroc, à leur tête son intégrité territoriale.
Face à cette situation de paradoxe, surgit la question: pourquoi le Maroc s’est-il jusqu’ici abstenu d’invoquer le principe de réciprocité et reconnaître « le peuple du Tigré » ou encore « le peuple Biafra », « le peuple Kabyle »… ?
C’est une question que se posent avec étonnement nombre de Marocains, et qui s’impose avec acuité depuis le blocage de l’axe routier d’El Guerguarat par les milices séparatistes à la solde du régime militaire algérien.
Le Maroc a toujours agi dans le sens du respect de l’unité territoriale des États, quand bien même certains d’entre eux agissent dans le sens contraire. C’est une position de principe et de fait qui ne s’est jamais démentie à travers le temps.
Le Maroc est un État responsable et, de ce fait, ne peut se permettre de cautionner le séparatisme, chez lui comme ailleurs.