A quelque chose malheur est bon. Le blocage du poste- frontière de Guergarate par les enfants illégitimes de l’Algérie, pendant trois semaines, avait suscité la colère et l’indignation des citoyens marocains.
Le peuple, tout entier, avait senti cette provocation des nervis du régime militaire comme une offense à laquelle il fallait mettre fin à tout prix et dans les meilleurs délais. Les gesticulations des polisariens ont tellement indigné les Marocains que beaucoup d’entre eux se sont portés volontaires pour aller les déloger de cette zone.
Le patriotisme des Marocains est ainsi fait mais il faut savoir que la politique a ses raisons que la raison récuse souvent. Encore faut-il savoir que le temps politique est très long car il nécessite toujours des concertations avant d’établir une stratégie et de passer à son exécution.
Le temps politique pris par le Maroc avant de déclencher l’opération de Guergarate par les FAR était tout aussi sage que subtile. La diplomatie marocaine a fait un travail de sape qui a poussé l’Algérie et ses marionnettes à se mettre à dos la communauté internationale.
Et c’est quand le fruit diplomatique a été mûr pour être cueilli qu’un simple mouvement des FAR a poussé les milices polisariens à prendre la poudre d’escampette. L’opération a été rapide et sans aucun dégât pour que les FAR se mettent tout de suite à déblayer la route et à procéder à l’ouverture du passage frontalier avec la Mauritanie.
La déroute du Polisario, pardon de l’Algérie, a été on ne peut plus douloureuse qu’elle a été contrainte de quémander l’intervention du Secrétaire général de l’ONU qu’elle avait pourtant taxé de tous les maux.
L’action du Maroc n’a pas été efficace seulement sur le terrain militaire mais elle a eu aussi des effets néfastes sur le régime militaire algérien qui n’a jamais été aussi isolé diplomatiquement qu’il l’est aujourd’hui.
A part une poignée de partisans du régime militaire (Afrique du sud, Venezuela, etc), la communauté internationale a largement salué l’ouverture du passage de Guergarate et le retour à la liberté de la circulation défendue par toutes les lois internationales. Mais la couleuvre que Chengriha et compagnie auront du mal à avaler demeure, sans conteste, le soutien de la majorité des pays arabes à l’intégrité territoriale du Maroc.
Outre les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), la Jordanie, le Yémen, le Parlement arabe a, aussi, approuvé l’opération des FAR pour assurer la circulation des biens et des personnes avec la Mauritanie et les pays de l’Afrique subsaharienne. Mais c’est le soutien de l’Égypte qui fera beaucoup de mal aux généraux algériens car depuis le temps de Jamal Abdennasser ce pays a été très proche de notre voisin belliqueux de l’Est.
Un communiqué du ministère des affaires étrangères égyptien a été on ne peut plus clair en indiquant que: « l’Egypte appelle au respect de la souveraineté des Etats et à l’interdiction de toute provocation et de perturbation de la circulation dans le passage de Guergarate ».
Autant dire que le Maroc a tout gagné en faisant preuve de retenue et en agissant dans un moment propice alors que l’Algérie a été déboutée par l’ONU et surtout par la majorité des pays arabes. Des acquis militaires et diplomatiques qu’il faut consolider au moment où le régime militaire algérien patauge dans la plus grande des solitudes avec un président malade, à l’étranger, et un rejet populaire historique du « référendum » constitutionnel.