Évoquer l’implication d’Alger dans la crise de Guergarat revient à défoncer une porte ouverte. Il est clair que le « piège » de Guergarat a été tendu par le régime vert-kaki et que la « Issaba » du polisario (excusez l’évidence!) est ni plus ni moins qu’un écran de fumée aux visées malveillantes et malsaines de ce régime résolument hostile à l’intégrité territoriale du royaume.
Il est ridicule d’entendre, ici ou là, des appels à « la retenue des parties au conflit », comme si le polisario dont les dirigeants sont nommés à Alger, était « maître de ses décisions » et qu’il avait entrepris de son propre chef le blocage de Guergarat, en entremettant lâchement des femmes et des enfants dont il entend se servir comme « boucliers humains » en cas d’intervention marocaine pour débloquer le seul corridor terrestre reliant l’extrême sud marocain au nord de la Mauritanie.
Le polisario qui trouve « refuge » sur le sol algérien ne peut évidemment rien entreprendre qui ne lui soit dicté par le régime vert-kaki aujourd’hui aux ordres du très marocophobe Saïd Chengriha, qui est le seul responsable de cette crise d’une gravité inédite depuis la conclusion de l’accord de cessez-le-feu, en septembre 1991.
Faisons alors attention à bien situer les termes de l’actuelle crise tout comme d’ailleurs le conflit, mis délibérément dans l’impasse du fait du refus du régime algérien de toute issue politique, lequel continue de défier les résolutions du Conseil de sécurité adoptées depuis 2002, prônant une solution politique réaliste et réalisable au différend, sur la base de l’initiative du Royaume pour l’octroi d’un statut d’autonomie au Sahara, celle-là même qui a été proposée en 1986 à Hassan II par l’ancien président algérien Chadli Benjdid.
Il est clair aussi qu’à travers cette crise sans précédent depuis la fin des 16 ans d’hostilités en 1991, le régime algérien en panne de légitimité populaire cherche à faire diversion, sans réaliser peut-être les conséquences de cet épisode dangereux de la guerre qu’il mène à contre le Maroc, par mercenaires interposés.
Une vérité qui ne doit pas échapper au SG de l’ONU, ni aux « pays amis du Sahara occidental » membres permanents du Conseil de sécurité (USA, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne), pas plus d’ailleurs qu’aux pays du voisinage, notamment la Mauritanie et l’Espagne, qui sont également pénalisés par le blocage du trafic routier au niveau de Guergarat.
Nouakchott qui tente actuellement une médiation afin de désamorcer cette crise, ne peut évidemment être dupe de ce jeu de polichinelle dont la trame est tissée dans les bureaux du DRS-DSS (renseignement militaire algérien). Autrement dit, ses efforts pour l’apaisement de la situation seront vains.
Le Maroc qui a déjà assez patienté, doit changer de paramètre et de tonalité vis-à-vis du régime algérien, qui ne peut se soustraire à ses responsabilités dans la mise en danger de la stabilité de la région par des actes non calculés, de surcroît suicidaires.
La coupe est vraiment pleine et la patience des Marocains a des limites. Le Maroc qui a choisi la voie de la sagesse, ne peut admettre une atteinte aussi grave à ses intérêts vitaux.