Les Conseils régionaux des Oulémas demandent aux prêcheurs de laisser la politique aux politiciens

Plusieurs Conseils des Oulémas locaux et régionaux ont adressé une note d’information aux prêcheurs et prédicateurs des mosquées leur demandant de « s’en tenir aux seules constantes du royaume qui font l’unanimité au sein du peuple marocain ». Un prélude pour exhorter les prédicateurs à ne pas verser dans les polémiques politiques, sur fond religieux, qui occupent les devants de l’actualité ces derniers jours.

Les conseils font certainement allusion aux campagnes contre l’Islam menées ces derniers jours en France ainsi que la republication des caricatures du prophète Sidna Mohammed après l’assassinat ignoble du professeur Samuel Paty. Mais sans désigner nommément la France, la note demande aux prêcheurs et prédicateurs de « s’éloigner des luttes politiques qui disposent de leur scène et de leurs acteurs ».

Et pour bien expliquer la teneur de ce message, la note ajoute qu’il faut : « éviter les propos blessants envers les personnes, les institutions et les Etats ». Un discours qui vise à calmer la colère des Marocains qui se manifeste, avec beaucoup d’acuité, dans les réseaux sociaux où le président Macron et la France sont vivement critiqués.

Ce discours d’apaisement contraste, quelque peu, avec le communiqué du conseil supérieur des Oulémas qui a dénoncé et rejeté avec vigueur toute forme d’atteinte à la sacralité des religions et des prophètes: « le Conseil met en garde contre les grands dangers qui peuvent résulter de l’atteinte aux sentiments des croyants qui ne peuvent accepter l’utilisation de slogans de la démocratie et de la liberté d’expression comme prétextes d’outrage par la parole, l’image ou autres… ».

Il est vrai que même le Conseil supérieur des Oulémas n’a pas évoqué la France mais auparavant un communiqué du ministère des Affaires étrangers a été on ne peut plus direct avec les autorités françaises et plus particulièrement avec le président Macron. Le chef d’Etat français, qui devait calmer les esprits après le crime odieux commis contre le professeur Paty, a prononcé cette malheureuse phrase qui a mis en colère l’ensemble des musulmans de la planète : « nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins ».

Le communiqué du ministère des affaires étrangères lui a répondu du tac au tac : « le Royaume du Maroc condamne vigoureusement la poursuite de la publication des caricatures outrageuses à l’Islam et au prophète Sidna Mohammed, Pais et Salut sur lui…Le royaume appelle à cesser d’attiser le ressentiment et à faire preuve de discernement et de respect de l’altérité ».

Une réaction qui a surpris la sphère médiatique française et calmé les ardeurs des pouvoirs publics français qui ont perdu la boussole en s’attaquant à l’Islam au lieu de s’en prendre au terrorisme.

 

 

 

 

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