La défaite du Raja et du WAC dans la Ligue des champions africaine face aux clubs égyptiens du Zamālek et d’Al Ahly ne devrait surprendre personne car elle reflète le niveau réel du championnat national. Une compétition qui n’a pas évolué malgré l’instauration du professionnalisme, les progrès réalisés au niveau des infrastructures et la reprise en main de la gestion de la FRMF.
Car à part les coups d’éclat, sporadiques des clubs casablancais au niveau régional, le football national a beaucoup régressé tant au niveau des clubs que des sélections nationales. Il ne faut pas se leurrer le championnat national ne produit plus de spectacle, ni encore moins de bons joueurs et ce depuis belle lurette.
La Botola n’est plus cette pépinière qui alimentait les équipes nationales avec de très bon joueurs. Autant dire que malgré le professionnalisme, l’afflux de l’argent et la supervision de la FRMF les clubs ne forment plus de talents mais produisent, à peine, des joueurs moyens.
A preuve les différentes équipes nationales n’arrivent même plus à se qualifier pour les compétitions régionales et internationales malgré tous les moyens, techniques et financiers, qui leur sont accordés. Quant à la sélection A les entraineurs étrangers ont depuis longtemps opté pour l’importation des joueurs qui évoluent à l’étranger en ne faisant appel qu’à deux ou trois joueurs locaux pour la forme.
Un choix qui pourrait à être à l’origine de la stérilité du championnat national car les joueurs locaux ne peuvent plus ambitionner de jouer en équipe nationale. Du coup ils lèvent le pied et se contentent de « travailler » dans leur club pour assurer leur salaire mensuel.
L’autre facteur qui handicape plus sérieusement le football national demeure l’éternelle problématique de la formation des jeunes et ce malgré la généralisation des écoles de formation. Les clubs ne produisent plus de jeunes joueurs issus des catégories inférieures car les dirigeants n’avaient et n’ont toujours qu’un seul souci c’est de faire briller la façade en l’occurrence l’équipe première.
Quand on oublie la base il est normal que l’étage supérieur ne soit plus alimenté et du coup les dirigeants sont contraints d’aller recruter des joueurs étrangers. Un choix qui constitue le troisième facteur qui a contribué à la régression de notre football.
Car les dirigeants, pour des raisons financières, se rabattent sur des joueurs étrangers moyens qui ne rehaussent aucunement le niveau de notre championnat. Autant dire que pour redynamiser la Botola, la FRMF et les clubs doivent revoir la stratégie de la gestion de notre football en matière de formation, de recrutement des joueurs étrangers et de la sélection des joueurs locaux.