Coup de théâtre. Le grand compositeur populaire Nouamane Lahlou a publié un post sur sa page Facebook, dans lequel il déclare avoir pris la décision de ne pas accepter la subvention du Département de la Culture de 160.000 DH et d’en faire donation au Fonds Covid-19.
La somme lui a été octroyée pour un projet musical dont il a décidé de suspendre l’exécution pour le moment. Il a pris cette décision au nom du lien artistique et du pacte de crédibilité et de transparence qui le lie à son public.
Le compositeur de talent affirme tenir au lien d’amour et de respect avec ses admirateurs et ses fans. Un lien immatériel qui l’enrichit plus que tout, dit-il !
Il a aussi rappelé que le soutien aux projets culturels, sportifs et artistiques est une pratique en œuvre partout dans le monde.
Mais au-delà de tout, souligne-t-il, sa motivation reste le souci de ne pas évoluer dans des zones d’opacité pour éviter tout malentendu ou mauvaise interprétation. Il a également souhaité ne pas entretenir les susceptibilités des artistes qui n’ont pas bénéficié de la subvention.
Il est certain que Nouamane Lahlou est un des plus brillants compositeurs et chanteurs de sa génération qui a enrichi le répertoire de la musique moderne marocaine. Toute subvention qui lui serait destinée est légitime et indiscutable. C’est un créateur authentique dont les mélodies sont connues de tous.
Son malaise (et celui de tant d’autres artistes, embarrassés, qui se considèrent comme mis à l’index par l’opinion publique) n’est que la conséquence de décisions qui ne dépendent pas d’eux et ayant suscité cette grosse polémique, en temps de crise sanitaire et d’austérité.
Quand il y a une bonne communication et que les choses sont transparentes et bien expliquées, le public accepte toujours les résultats.
L’État qui a une politique culturelle volontariste a mobilisé d’immenses moyens en faveur de la culture et des arts et il est regrettable que l’application sur le terrain souffre de tant de dysfonctionnements.
