Le Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports -département culture- vient d’annoncer le résultat du programme exceptionnel de soutien, lancé il y a un peu plus de trois mois.
Des commissions, dont seuls les bien informés connaissent les membres, se sont réunies et ont retenu 459 projets sur les 1096 reçus.
Dans les faits, 36.778.500 dhs de deniers publics seront distribués en faveur de projets dans le théâtre, la musique, les expositions, des acquisitions d’oeuvres, la chanson et les arts scéniques et chorégraphiques.
Une bonne nouvelle a priori pour les acteurs du secteur, qui souffrent de l’arrêt acté depuis mars dernier de la majorité des activités culturelles et artistiques ; d’autant plus que comme nous l’avions déjà souligné dans les colonnes de lecollimateur.ma, des milliers d’entre eux sont comptabilisés comme étant des personnes travaillant dans l’informel.
Un état de fait désastreux et qui en dit long sur la place réelle des métiers artistiques et leur stature dans le Maroc d’aujourd’hui.
Il est regrettable qu’au pays de la promotion des valeurs d’ouverture, de tolérance et de multiculturalisme, ceux par qui ces voix peuvent le mieux s’épanouir et se diffuser vivent en majorité -et à l’aube de la troisième décennie du 21ème siècle- une situation socioéconomique précaire.
Certes, pour celles et ceux qui font partie des 459 projets retenus, il est des raisons de se réjouir momentanément ; tout en gardant à l’esprit la longue et douloureuse expérience des délais de paiement étatiques structurellement allongés.
Pour rappel, sans citer les années précédentes, les projets subventionnés pour l’année 2019 n’ont reçu les sommes dues que près d’une année après avoir rempli leurs engagements ; en plein confinement et suite aux nombreuses protestations d’alors.
En cette fin du mois de septembre, durant la rentrée parlementaire, où les discussions gouvernementales sont obnubilées par la prochaine loi de finances prochainement en discussion au parlement, il est à parier que la tendance des délais de paiement déraisonnables ne se démentira pas.
Pour les 60% de projets non retenus, leurs porteurs ont toujours droit de cité selon le cahier de charges qui leur donne le droit de faire appel et d’exiger desdites commissions les raisons du refus.
Sinon, pour celles et ceux qui voient leurs ambitions dans un avenir plus ou moins prochain subventionnées, il restera la question de savoir quand les salles de spectacle et autres lieux culturels ouverts au public seront-elles totalement ou partiellement opérationnels ?