La Fifa vient de lever une injustice qui a bousillé la carrière internationale de plusieurs joueurs binationaux en assouplissant les règles de changement de nationalité sportive. Le cas du Marocain Munir El Haddadi est le plus flagrant et le plus inique, voire cynique, parmi les footballeurs qui ont été privés de jouer avec leur équipe nationale d’origine.
Sur des conseils de la fédération espagnole l’entraineur, Vicente del Bosque l’a fait jouer pendant 13 minutes le 8 septembre 2014 lors du match qui a opposé la Roja à son homologue macédonienne. Une manœuvre pour le priver de jouer avec les Lions de l’Atlas car depuis cette date il n’a plus été rappelé en sélection espagnole.
Ce n’est pas de la concurrence loyale car cette machination relève beaucoup plus du «crime contre footballeur ». On peut comprendre que l’entraineur del Bosque avait estimé que le profil d’El Haddadi ne cadrait pas avec son dispositif tactique mais fallait-il pour autant qu’ll soit complice dans cette escroquerie footballistique ?
Après six ans de privation El Haddadi a aujourd’hui la possibilité de jouer avec les Lions de l’Atlas à condition, bien sûr, qu’il soit appelé par le sélectionneur national. Ce qui n’est pas systématique aussi bien pour lui que pour les autres binationaux car si la loi Lekjae a été validée par la FIFA, il faut que le joueur concerné prouve sur le terrain qu’il mérite sa sélection en équipe nationale.
Autant dire que tout joueur binational n’est pas systématiquement sélectionnable à l’instar des dizaines de professionnels qui évoluent en Europe et ailleurs. En tout cas le dernier mot revient, toujours, à l’entraineur Vahid Halilhodžić qui demeure très pointilleux sur ses choix. Il est improbable que ce technicien invétéré se laisse berner par d’autres personnes pour sélectionner untel ou untel.
L’homme est doté d’une forte personnalité pour que ses choix ne soient pas basés sur les seuls critères de la forme du joueur, ses prestations et le temps qu’il a passé sur le terrain. Difficile de croire qu’il fera appel à des joueurs qui jouent peu ou prou au sein de leurs clubs pour la simple raison qu’il est professionnel et binational. La règle est valable pour tout le monde y compris pour Munir El Haddadi.