SCANDALE DU CHANTAGE AU ROI MOHAMMED VI. ERIC LAURENT ET CATHERINE GRACIET, DEUX JOURNALISTES-RACKETTEURS, RISQUENT UN PROCÈS EN CORRECTIONNELLE

Nouveau rebondissement dans la tristement célèbre affaire du chantage au Roi Mohammed VI, où sont impliqués deux journalistes français Eric Laurent et Catherine Graciet. Mercredi 9 septembre 2020, le Parquet de Paris a demandé que soient jugés les deux journalistes pour chantage au palais royal, recommandant toutefois d’abandonner les poursuites pour « tentative d’extorsion ».

« Il appartient désormais aux juges d’instruction chargés de cette enquête de décider de la tenue ou non d’un procès », ajoute le Parquet de Paris. 

Retour sur un grave scandale… 

Tout a commencé le 23 juillet 2015, quand Eric Laurent prend contact avec le Secrétariat particulier de Sa Majesté, nous avait confié une source proche du dossier. Et d’ajouter: « Eric Laurent a annoncé qu’il détenait des informations explosives concernant le royaume et a insisté pour décrocher un rendez-vous ».

Le Palais a alors mandaté un avocat pour rencontrer le journaliste. Rencontre qui a effectivement eu lieu le 11 août 2015 et durant laquelle Eric Laurent est allé droit au but. « Vous savez que Catherine Graciet ne porte pas particulièrement le Maroc dans son cœur », a renchéri Eric Laurent. « Elle détient des informations cruciales concernant le Maroc qui vont être révélées dans un livre que nous écrivons ensemble. S’il vient à être publié, ce livre risque de déstabiliser le royaume », a-t-il poursuivi avant de proposer de convaincre Graciet d’abandonner ce projet moyennant la somme faramineuse de 3 millions d’euros.

Bien évidemment, il n’était pas question d’acheter le silence de quiconque pour les autorités marocaines « et encore moins de céder au chantage des deux racketteurs ». Une plainte a alors été déposée suite à laquelle le Parquet de Paris a autorisé une enquête en mobilisant les moyens de surveillance.

C’est ainsi que la deuxième rencontre du 21 août entre l’avocat du Palais et Eric Laurent, qui s’est déroulée sous surveillance policière sur ordre du parquet de Paris, a été totalement enregistrée et filmée. Et les propos tenus par l’auteur de « Les mémoires d’un roi » ne laissaient aucune ambiguïté quant à sa tentative de racketter le chef de l’Etat. « Dans l’enregistrement, on voit et on entend clairement le journaliste réitérer son offre de mettre de côté ce projet de livre contre 3 millions d’euros », nous a confié notre source.

« En le visionnant, le parquet de Paris n’a pas hésité un seul instant à ouvrir une information judiciaire ». Il ne restait alors plus que de tendre le piège pour établir le flagrant délit…

Rendez-vous a ainsi été donné à Eric Laurent et à sa complice Catherine Graciet, le 27 août, au restaurant de l’hôtel Raphael à Paris, une des tables les plus courues du 16ème arrondissement. Pour les appâter, l’avocat a expliqué à Eric Laurent que le Maroc était prêt à payer à condition de discuter le prix et de signer un engagement non seulement pour abandonner la publication du livre, mais de ne plus écrire un mot au sujet du royaume.

Les deux journalistes ont alors accepté l’invitation et ont passé leur temps à marchander, comme le ferait un marchand de tapis, avec l’avocat marocain. Ce dernier joue le jeu à la perfection comme le ferait un agent infiltré. Il fait parler les co-auteurs de «Le roi prédateur» pendant que le magnéto autorisé par la justice française enregistre une nouvelle fois toute la conversation. Il se met d’accord avec les deux journalistes sur la somme de 2 millions d’euros, leur fait signer le document où ils s’engagent de ne plus parler du Maroc et leur remet chacun une enveloppe blanche contenant la somme de 40.000 euros. Autant de pièces à convictions qui sont saisies sur le duo Laurent – Graciet quand ils sortent du restaurant.