Alors que les pourparlers de Bouznika (6 et 7 septembre 2020), laissent entrevoir des chances réelles de réconciliation inter-libyenne, à la faveur d’une initiative marocaine sincère et désintéressée, de surcroît appuyée par l’ONU et saluée aux quatre coins du monde, le ministre ALGÉRIEN des Affaires étrangères s’est fait inviter mardi 8 septembre par une journaliste ALGÉRIENNE de France24, de son nom Soundousse Brahimi, pour tenter de vendre une contre-initiative, creuse et on ne peut plus malveillante.
Fait curieux, aucun mot n’a été touché au sujet des pourparlers inter-libyens de Bouznika. D’emblée, la journaliste ALGÉRIENNE interroge son illustre hôte ALGÉRIEN sur une certaine « initiative ALGÉRO-tunisienne » dont personne ne connaît encore ni les contours, ni la teneur, encore moins les objectifs, malgré le tapage phonétique fait par « Fakhamatoho » le président Tebboune et S.E Boukadoum, passés champions dans la fabrication des bulles de savon!
La pseudo-initiative algérienne, selon S.E Boukadoum, serait appuyée par les pays du voisinage libyen ayant (remarquez le lapsus révélateur!) « des intérêts sur la Libye » (!!). S.E inclut même la Grèce parmi les pays voisins de la Libye, aux côtés de Malte et de l’Égypte, mais ignore le Maroc dont la proximité avec la Libye, est mise en évidence non seulement par la géographie et l’appartenance commune au Maghreb, sans doute sont-ils liés aussi par la forte communauté d’histoire et d’avenir.
Mais passons, car S.E Boukadoum a sournoisement tenté de minimiser l’importance des pourparlers de Bouznika, annonçant, du haut de ses fabulations à deux sous, que son pays était en passe d’asseoir « un dialogue réel » entre les belligérants libyens.
Interrogé sur la teneur de la pseudo-« initiative algéro-tunisienne », annoncée à grand roulement de tambours par le palais El Mouradia, devant le silence embarrassé du Palais de Carthage, il a d’abord commis cette phrase creuse: « Il faut être très persévérant »!!
En effet, la persévérance dans l’échec est le sport favori des apparatchiks algériens décérébrés?
Mais là est une autre histoire…
« Nous devons convaincre toutes les parties libyennes », a klaxonné S.E Boukadoum, avant d’embrayer: « Il n’y a pas que deux parties au conflit inter-libyen, contrairement au schéma habituel » selon lequel le conflit opposerait l’Est (Parlement de Tobrouk) et l’Ouest (Haut conseil de l’État libyen, Tripoli).
À ce stade du « raisonnement » de S.E Boukadoum, on avait tort d’exclure le Nord et le Sud de la Libye. Sauf que c’est d’autre chose qu’il s’agit, et c’est extrêmement grave. Tenez, S.E Boukadoum a repris la suggestion malveillante du président Tebboune qui le 4 juillet 2020, lors de sa mémorable interview à France24 (encore FRANCE24!!!), avait plaidé pour une inclusion des tribus libyennes dans le dialogue politique!!
Voici où le bât blesse. Alger veut attiser le feu tribal pour se mettre en avant. Mais la Libye n’est pas le Mali. Tout le monde dénonce aujourd’hui l’Accord d’Alger (15-20 mai 2015), qui au lieu de rassembler les Maliens les a divisés, à la faveur des milices para-militaires voire les groupes terroristes dont les accointances avec les services algériens ne sont plus à démontrer.
Mais que S.E Boukadoum se rassure: les Libyens ne sont pas dupes de la malveillance d’Alger. Leur confiance au Maroc n’a d’égale que leur méfiance à l’égard d’un régime viscéralement jaloux et haineux.