Face à la pandémie, l’Unesco appelle à réfléchir à des méthodologies d’enseignement innovantes dans les programmes d’alphabétisation des jeunes et des adultes

La Journée internationale de l’alphabétisation est célébrée mardi. L’occasion pour l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (Unesco) de lancer un appel pour réfléchir à des méthodologies d’enseignement innovantes dans les programmes d’alphabétisation des jeunes et des adultes, face à la pandémie et au delà.

Depuis 1967, la Journée internationale de l’alphabétisation est célébrée chaque année à travers le monde pour rappeler au public l’importance de l’alphabétisation en tant que facteur de dignité et de droits humains et pour faire progresser l’agenda de l’alphabétisation pour une société plus instruite et durable. Malgré les progrès réalisés, les défis persistent, car au moins 773 millions d’adultes dans le monde n’ont pas aujourd’hui les compétences de base en alphabétisation.

A ce défi s’ajoute, cette année, celui que pose la crise sanitaire liée au Covid-19. Pour son édition 2020, la Journée internationale de l’alphabétisation mettra « l’accent sur Enseignement de l`alphabétisation et apprentissages en période de crise du Covid-19 et au-delà en mettant en avant le rôle des éducateurs et l’évolution des pédagogies ».

Le thème retenu pour cette année insiste sur l’alphabétisation dans une perspective d’apprentissage tout au long de la vie et sera donc principalement axé sur les jeunes et les adultes.

« La récente crise du Covid-19 a été un rappel brutal de l’écart qui sépare le discours politique et la réalité : ce fossé existait déjà dans la période pré-Covid-19 et il a un impact négatif sur l’apprentissage des jeunes et des adultes qui n’ont pas ou peu de compétences en lecture et en écriture et qui tendent par conséquent à être confrontés à de multiples désavantages », souligne l’Unesco.

Pendant la crise du Covid-19, dans de nombreux pays les programmes d’alphabétisation des adultes ont été absents des premiers plans de réponse éducative, de sorte que la majorité des programmes d’alphabétisation des adultes qui existaient déjà ont été suspendus, quelques cours seulement se poursuivant en mode virtuel, par le biais de la télévision et de la radio ou dans des espaces en plein air, déplore l’agence onusienne.

« Quel est l’impact de la crise du Covid-19 sur les éducateurs en alphabétisation des jeunes et des adultes et sur l’enseignement et l’apprentissage ? Quelles sont les enseignements dégagés ? Comment pouvons-nous positionner efficacement l’alphabétisation pour les jeunes et les adultes dans les réponses mondiales et nationales et dans les stratégies de reprise et de renforcement de la résilience ?

En explorant ces questions, la Journée internationale de l’alphabétisation 2020 est l’occasion de réfléchir et de discuter de la façon dont il est possible de recourir à des pédagogies et à des méthodologies d’enseignement innovantes et efficaces dans les programmes d’alphabétisation des jeunes et des adultes, face à la pandémie et au-delà.

La Journée se propose aussi d’analyser le rôle des éducateurs, ainsi que les politiques, les systèmes, la gouvernance et les mesures efficaces susceptibles de soutenir les éducateurs et l’apprentissage.

A cette occasion, l’agence onusienne a lancé, mardi lors d’une conférence virtuelle, une discussion mondiale collective pour réinventer l’enseignement et l’apprentissage de l’alphabétisation pour les jeunes et les adultes à l’ère post-Covid-19, afin de faire avancer l’Objectif 4 du programme de développement durable (ODD4) de l’ONU à savoir assurer une éducation inclusive et équitable de qualité et promouvoir des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous, à l’horizon 2030.

« Le premier enjeu est donc de nous assurer que, partout dans le monde, les éducateurs puissent exercer leur métier dans de bonnes conditions : en augmentant leur nombre pour répondre aux besoins, en les rémunérant justement et en leur assurant la stabilité de l’emploi. Mais il nous faut également leur donner des moyens d’agir, notamment en les formant et en les accompagnant tout au long de leur pratique. Ils doivent en effet pouvoir bénéficier des méthodes pédagogiques qui font leurs preuves et qui permettent de surmonter les inégalités liées à l’âge, le genre ou les vulnérabilités spécifiques », a indiqué la Directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, à l’occasion de la célébration de cette Journée internationale de l’alphabétisation.