Guergarat: pourquoi le polisario rejoue la provocation

Lundi 31 août 2020, une horde de mercenaires à la solde du tandem algéro-séparatiste ont fait une incursion dans la région de Guergarat dans la tentative de bloquer le passage frontalier marocain, baptisé du même nom, en arborant des fanions de la pseudo-« rasd ». 

L’objectif recherché par la partie ennemie était moins d’obstruer le trafic commercial au niveau de ce seul couloir terrestre entre le Maroc et sa profondeur sub-africaine, que de tenter de remettre au-devant de la scène le différend régional autour du Sahara marocain, qui ne compte pas parmi les priorités de l’ONU, pas plus d’ailleurs que le Conseil de sécurité, lesquels sont plus préoccupés par les effets de la pandémie de coronavirus.

La provocation du polisario, vraisemblablement concoctée dans les  bureaux du DRS-DSS (renseignement militaire algérien), intervient alors que l’Assemblée générale de l’ONU se prépare à tenir sa 75ème session, prévue mi-septembre.

Il en ressort que le polisario et son marionnettiste algérien cherchent à travers cette action à attirer l’attention internationale sur le conflit saharien, dont le processus de règlement est mis à l’arrêt depuis maintenant plus d’une année, après la démission de l’ex-Envoyé personnel du SG de l’ONU, Horst Köhler, le 22 mai 2019.

Pour rappel, le SG de l’ONU avait averti le polisario en février 2017, contre toute tentative d’obstruer le trafic commercial au niveau de Guergarat. Parallèlement à cet avertissement, le Conseil de sécurité avait mis en garde contre toute infiltration dans la zone tampon, y compris la région marocaine de Guergarat, avertissant également contre toute tentative de modification du « statu juridique » de la zone démilitarisée en vertu de l’accord de cessez-le-feu signé le 6 novembre 1991.

Le polisario avait alors dû rappeler ses éléments armés vers Tindouf sous peine de s’attirer les foudres de l’instance décisive de l’ONU. S’il s’est autorisé à récidiver actuellement, c’est que rien ne vas plus pour lui, encore moins pour son mentor algérien.

Le Maroc est appelé à gérer avec perspicacité cette énième crise orchestrée à l’autre bout de la frontière, où le risque d’implosion est plus que jamais réel.