S/t. « Articles d’information » ou « éditoriaux »
Dans son papier intitulé « Maroc: guerre de pétitions autour de la liberté d’expression », le bureau de l’AFP Rabat, dirigé par Sophie Pons (depuis 2017), a traité d’une manière bancale ce qu’on appelle le « manifeste des 400 » (Cette ombre-là !) et « la contre-pétition du Collectif des 670 » (Les artistes et créateurs font confiance aux institutions de leur pays).
Un « QUI » insidieux… a été ajouté pour dénigrer la pétition du Collectif. Ça donne dans le papier : « Les artistes et créateurs – QUI – font confiance aux institutions de leur pays ont publié cette semaine un manifeste paraphé de 670 signatures… (…) ».
Parce que les autres bien évidemment ne font pas confiance… ce qui va « permettre » à l’AFP de conclure à une prétendue « fracture » !!
« Le monde culturel et artistique local (sic !) » s’est « fracturé en deux camps ». L’adjectif « local » est ici incroyable ! L’AFP n’a pas voulu écrire « marocain » à la place de « local « … En tout cas, on l’a échappé belle ! C’est mieux qu’ »indigène » ou « autochtone » !!
Une bien belle embrouille ! Qu’est-ce qui a autorisé Sophie Pons à évoquer une « fracture » en mettant sur un pied d’égalité le Collectif des 670… et les 400.
Connaît-elle « la notoriété, le prestige et le poids socio culturel » des signataires du Collectif face à l’insignifiance des 400 déconnectés… dont certains sont mêmes déjantés… résidant pour la plupart à l’étranger… et que le peuple marocain ne connaît pas. Quant aux imposteurs et intrus du manifeste, on n’en parle même pas.
L’agence française a tenu à réduire de l’importance et du rayonnement de créateurs authentiques comme : Abdelwahab Doukkali, Abdelhadi Belkhayat, Mohammed Melehi, Omar Bouregba, Abdelkrim Ouazzani, Rachid Andaloussi, Azdine Nekmouche, Rachid Boufous, Mustapha Ahriche, Omar Sayed, Lahcen Zinoune, RedOne, Hajib, Hadja Hamdaouia, Naima Samih, Driss Chouika, Fatima Tabaamrante, Fatima Tihihit, Hadj Younès, Rokya Demsirya, Raymonde Bidaouia, Mohamed El Jem, Nezha Regragui, Abdelaziz Stati, Asmae Lamnawar,…
On n’est même pas obligé de citer leur domaine de créativité… Ils sont enracinés dans l’imaginaire collectif du peuple marocain.
Le papier a vite fait d’évacuer la question « supposée » centrale des arts et la culture … pour citer une « tribune » publiée dans le site Orient XXI intitulée « Halte à l’acharnement, libérez Omar Radi ».
Un recentrage immédiat autour du journaliste poursuivi pour « viol » et « réception de fonds étrangers dans le but de porter atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat ».
Pas une seule phrase de l’argumentaire du Collectif n’a été citée. Pourtant, les 670 ont tenu à rappeler qu’ils sont tous engagés dans une dynamique collective « pour un Maroc meilleur »… Ils appellent aussi à « une critique constructive et non à des postures qui apportent seulement du grain à moudre à ceux qui ciblent notre pays ».
Par contre, ont été largement repris les éléments de langage des 400 : « répression policière »… « emprisonnements politiques »… « lynchage public », « médias réactionnaires de la diffamation ».
Sophie Pons a eu aussi un « moment parano » quand un des initiateurs de la pétition des 670 l’a contactée. Elle s’est fait peur. Qui vous a donné mon numéro ? Et comment avez-vous fait pour prendre attache avec les signataires en temps de confinement… ? Bien évidemment, le Maroc et l’AFP, c’est toujours le temps du soupçon !!
On dira à Sophie Pons que la société civile (elle existe au Maroc !) et les structures représentatives des artistes (Musique, Théâtre, Arts plastiques, Cinéma…) ont alerté artistes et acteurs culturels qui se sont mobilisés – indignés et révoltés – face au mensonge et à la désinformation.
Le papier instille l’idée insupportable que le Collectif a déjà condamné Omar Radi et qu’il est pour la répression, l’étouffement des libertés et le lynchage !!
Les signataires font confiance aux institutions du pays. Toutes les garanties sont là et le procès d’Omar Radi sera juste et transparent… Sachant aussi qu’Omar Radi bénéficie de la présomption d’innocence…
Une photo, datant de 7 mois, est légendée ainsi : « Manifestation organisée le jeudi 02 janvier 2020 pour demander l’abandon des charges contre Omar Radi et la libération des détenus politiques ».
Pour l’AFP, Omar Radi est devenu un détenu politique. Il faut abandonner les charges. La plainte de son ex-collègue, la journaliste qui l’accuse de viol, est zappée. Pourrait-on demander l’abandon des charges pour un dossier entre les mains de la justice française ? La question est posée à la directrice de l’AFP Rabat qui est à la limite du mépris pour la justice marocaine.
On ne demande pas évidemment à cette journaliste d’être laudatrice ou de faire dans l’applause… ni de faire dans la réserve ou la retenue. Tout simplement « répercuter » les différents avis, positions, et sons de cloche… faire un travail professionnel sans parti pris.
S/t. Entre « acteur politique » et « fantasme du justicier »
La représentation de l’AFP à Rabat s’est toujours positionnée comme « acteur politique tonitruant souvent arrogant » dans des débats qui concernent en premier lieu les Marocains.
Des papiers sombres, dramatisants et acerbes. Mais ils sont immédiatement discrédités car fondés sur un magma d’a priori, préjugés et jugements de valeur…
Rappelons une question qui embarrasse beaucoup l’AFP. Sa représentation à Alger réfléchit plusieurs fois avant de publier un truc, même édulcoré, sur l’Algérie. L’AFP aurait-elle intégré et validé l’autocensure quand il s’agit de ce pays ?
Par contre quand il s’agit du Maroc, l’illustre et honorable agence est en état d’alerte niveau 5… branle-bas de combat… levée de boucliers… dénigrement de la justice… et bien sûr l’arme fatale des accusations sur les « violations des droits humains »… Toujours haro sur le Maroc! Quant à la dynamique de développement… c’est motus !
La question de l’autocensure est inconcevable et tout point de vue professionnel est le bienvenu. Le Maroc est un pays ouvert, tolérant et qui accepte le dialogue… Il est surtout patient, car le socle de sa stabilité et de sa paix sociale sont là depuis des siècles.
Lorsqu’ils sont nommés à Rabat, les correspondants de l’agence, s’alignent immédiatement sur les voix contestatrices. Ils se muent en avatar d’opposants et font plusieurs « éditoriaux » par semaine pour cogner sur le Maroc.
Les voix contestatrices doivent être écoutées par tout journaliste qui prétend faire un travail professionnel. Mais au-delà de cette minorité, tous les avis doivent être intégrés.
Les Marocains n’ont pas mandaté les journalistes de l’AFP pour faire de l’opposition… et les Français non plus ne les paient pas pour ce job.
En général, les anciens de l’AFP Rabat témoignent de la qualité de leur séjour dans la capitale du Royaume. La magnifique demeure du correspondant de l’AFP a le standing d’une quasi représentation diplomatique. C’est pour cela que lorsque certains correspondants parlent d’indépendance… ils rament un peu pour convaincre.
Tout les insupporte sauf la vie agréable à Rabat. La bonne mine et le bronzage ne fait jamais défaut. Un incroyable réflexe d’attraction/répulsion.
S/t. Les marqueurs de la ligne éditoriale
Cela n’est pas étonnant. L’AFP et le Maroc c’est aussi une question d’héritage et de succession. Tout nouveau correspondant de l’AFP doit s’aligner sur le logiciel des prédécesseurs.
Il y a depuis très longtemps à la rédaction de l’AFP des dynamiques internes anti-marocaines. Comme dans toutes les rédactions et sur tous les sujets, il y a des pour et des contres…. Mais ceux qui sont pour une ligne impartiale sont minoritaires. Tout le monde sait qu’il y a un noyau d’ex-correspondants à Rabat de l’agence qui ont figé la ligne éditoriale sur le Maroc et dictent les « angles ».
-Ignace Dalle
D’abord, Ignace Dalle qui a dirigé le bureau de l’AFP Rabat de 1992 à 1996. Il est un des premiers à avoir suivi le filon « inauguré » par Gilles Perrault.
En effet, le temps s’est arrêté pour beaucoup de journalistes français – y compris ceux de l’AFP – depuis la sortie en 1990 du livre polémique de Gilles Perrault, « Notre ami le roi ». C’est leur « référence » immuable et définitive…et ça dure depuis 30 ans !
Quoi que fasse le Maroc… c’est niet… Il faut toujours revenir au « texte sacré » de Gilles Perrault. Succès de librairie, il a ouvert l’appétit à de nombreux journalistes français et aussi marocains pour refaire le coup de « Notre ami le roi ». Appâtés par le filon, Eric Laurent et Catherine Graciet ont donné de ce genre de littérature mercantile une pathétique image.
Ils sont nombreux à vouloir surfer sur cette vague avec des ouvrages bâclés, aux titres racoleurs. Ils déroulent des clichés, stéréotypes, préjugés et cartes postales indigestes…Toujours scotchés à la grille de lecture ankylosée de Gilles Perrault,… Ce n’est que du makhzen par ci… et du makhzen par-là !!
Après son départ, Ignace Dalle est devenu « expert marocologue ». Il a écrit plusieurs ouvrages décrivant le pays sous les traits les plus apocalyptiques.
Il se présente comme un « grand amoureux du Maroc »… mais le Maroc semble être un fonds de commerce. Les chefs-d’œuvre d’Ignace Dalle… historien, islamologue, sociologue, économiste, juriste constitutionnaliste, géostratège, astrologue, voyant, cartomancien, tarot voyance… ont une titraille insolite issue d’une incroyable obsession.
-« Hassan II. Une espérance brisée » 2001.
– « Les Trois Rois. La monarchie marocaine de l’indépendance à nos jours », 2004.
– « Hassan II entre tradition et absolutisme » 2011
Ignace Dalle and Co ont décrété que le temps s’est figé au Maroc et il faut tout faire pour maintenir cette vision… Même si des réformes audacieuses, depuis 20 ans, ont transformé profondément la vie politique, sociale et économique du pays.
Malgré les insuffisances et les ressources limitées – et aussi des incompétents notoires dans la gestion des affaires publiques – les dynamiques de développement initiées par l’Etat sont là… mais Ignace Dalle and Co ne veulent rien voir.
Rien ne doit bouger… sinon le bricolage conceptuel de leur « expertise marocaine » risque de s’écrouler… Et évidemment Ignace Dalle « l’amoureux du Maroc » reste toujours incontournable. Personne ne peut écrire sur le Maroc s’il n’est pas validé par l’expert.
5 années après l’avènement de Roi Mohammed VI… il était tellement « pressé » qu’il s’est dépêché d’écrire un article dans « Le Monde Diplomatique » pour bien « arrimer » le nouveau règne à son regard figé.
Dans l’article « Bilan de cinq ans de réformes. Espérances déçues au Maroc », août 2004, il fait part de ses regrets :
« A peine Hassan II est-il mort, le 30 juillet 1999, que la « Koutla », bloc démocratique qui regroupe la gauche et l’Istiqlal, affirme vouloir « rester fidèle à la mémoire et à la voie tracée par Hassan II ». Tant de complaisance après des décennies de répression et d’humiliations ne laisse pas de surprendre ».
« L’évaluateur suprême » a manifesté sa quasi « indignation » et sa « surprise » suite, dit-il, à la « complaisance » des partis politiques marocains. Mais depuis, Ignace Dalle a bien eu le temps d’assimiler et digérer quelques « surprises ». Le Maroc et les Marocains ont bien changé mais lui fait du sur place !
-Claude Juvénal
Entre 1996 et 2000, Claude Juvénal le remplace à la tête de l’AFP Rabat. Mais il n’a pas pu se détacher du lourd héritage d’Ignace Dalle. Il a même voulu faire mieux que le maître… Il a entretenu une radicalité insolite. Ce qui devait arriver, arriva !
Le 4 novembre 2000, son accréditation lui a été retirée. Il a quitté le territoire marocain 2 jours après. La décision de maintenir ou retirer l’accréditation est discrétionnaire.
Selon une « source autorisée au ministère de la culture et de la communication », l’agence officielle marocaine MAP a expliqué que M. Claude Juvénal « s’est écarté de l’éthique et de la déontologie de la profession en prenant des initiatives à caractère hostile au Maroc et à ses institutions ».
Les dépêches signées par le directeur du bureau de l’AFP « étaient rarement motivées par le souci d’informer mais plus souvent inspirées par la volonté de nuire en suscitant confusion, ambiguïté et parfois conflits au sein de la communauté internationale », ajoute l’agence.
Claude Juvénal a été rappelé à Dieu en 2016. Paix à son Âme.
-Omar Brouksy et la nébuleuse des journalistes d’Orient XXI.
Omar Brouksy, professeur de droit à l’université de Settat, a exercé en tant que journaliste de l’AFP Rabat entre 2009 et 2014.
L’ AFP l’a remercié après 5 années de service agité et houleux, ponctué de multiples coups d’éclat. Très proche d’Ignace Dalle, il a mis sa mission de journaliste AFP… au service de ses convictions politiques personnelles… tendance règlement de comptes et ego boursouflé.
Sa tentative d’écrire un ouvrage avec Ignace Dalle n’a pas trop emballé les éditeurs et a échoué. Mais il a écrit deux ouvrages cafouilleux au tirage confidentiel, dans la lignée « assumée » de la littérature style Gilles Perrault.
– « Mohammed VI derrière les masques. Le fils de notre ami » 2014. (préface de Gilles Perrault)
– « La République de Sa Majesté. France-Maroc, liaisons dangereuses » 2017 (Préface d’Alain Gresh)
Aujourd’hui, il écrit pour Orient XXI, journal en ligne, fondé en 2013 par Alain Gresh, ancien rédacteur en chef du « Monde diplomatique ».
Orient XXI se présente comme un journal qui « veut couvrir une vaste région allant du Maroc à l’Afghanistan. Une région qui suscite des inquiétudes, voire fait peur. Orient XXI veut lutter contre ces peurs en donnant la parole à ceux qui connaissent vraiment la région ». Dans le comité de rédaction d’Orient XXI on retrouve: Aboubakr Jamai,… Hicham Mansouri… Khadija Mohsen-Finan …
Conformément à son tempérament agité… et son droit à la liberté d’expression et d’opinion… Omar Brouksy est déchaîné… il s’éclate et prend son pied dans Orient XXI.
Dans son dernier article « Le roi met (provisoirement) en berne l’humiliante « bay’a ». Il fait, dit-il, une « plongée dans un rituel d’origine religieuse humiliant, mais qui sert à légitimer un pouvoir politique ».
Outre son maître à penser Ignace Dalle, Omar Brouksy a est très proche de Gilles Perrault, reconnu comme son père spirituel.
Pour la promotion de son bouquin « La République de Sa Majesté », il a fait écrire en 2017 par « la-croix.com » : « À chaque fois qu’il peut venir en France, Omar Brouksy ne manque pas de faire un grand détour par le petit village de Sainte-Marie-du-Mont, près des plages du Débarquement en Normandie. Il y rencontre Gilles Perrault, l’écrivain et journaliste ».
Bien évidemment ce « grand détour » du côté de la Normandie est aussi un rituel conforme à ses convictions. Une surprenante forme d’ »allégeance »… une « bay’a »… à son père spirituel Gilles Perrault reclus à Sainte-Marie-du-Mont. Amen !
Il s’est forgé l’allégeance et la profession de foi qui l’arrangent ! On comprend pourquoi certains lui ont collé le sobriquet de « Omar Embrouilleksy ».
Il est toujours en lien avec les anciens de l’AFP et ces nombreuses plumes antimarocaines d’Orient XXI qui ont été partie prenante dans la conception du « manifeste des 400 ».
La notion de « PRESSE DIFFAMATOIRE » tête de gondole du manifeste des 400… a d’abord été incubée dans Orient XXI par le journaliste réfugié politique Hicham Mansouri.
Ce fut lors d’un article publié, en juin 2020, intitulé : « Hot Maroc. Chronique d’une presse diffamatoire » et portant sur le roman « HOT MAROC » de Yassin Adnan, un des signataires du manifeste des 400.
C’est un roman, écrit en 2016, dont les évènements se déroulent entre la dernière décennie du règne de Hassan II et la première décennie du règne de Mohammed VI jusqu’en 2009.
Selon Hicham Mansouri, « Le roman aborde avec audace l’émergence des médias en ligne à la botte du pouvoir, spécialisés dans la diffamation et le « meurtre symbolique » des opposants ».
Tout était déjà là en juin dernier. Pas besoin d’être « marocologue » pour comprendre les synergies entre les anciens de l’AFP, les admirateurs et obligés d’Ignace Dalle, de Gilles Perrault, les journalistes d’Orient XXI et les initiateurs du manifeste des 400.
Cette nébuleuse est loin de détenir les clés de la vérité concernant le Maroc.