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Pascal Bruckner: « Le vote du Conseil de sécurité de l’ONU il y a deux semaines a scellé la défaite de l’Algérie dans le dossier du Sahara occidental »

L'interview du philosophe français au très sérieux quotidien allemand "Welt"

Dans une interview au quotidien allemand « Welt », parue hier vendredi 14 novembre, à l’occasion de la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le philosophe français Pascal Bruckner a cogné là où ça fait mal à la junte algérienne. Si l’essayiste français de renom, membre du jury du Prix Goncourt depuis 2020, a été un peu acerbe sur le gouvernement français, accusé d’avoir été « très accommodant » avec le président « kidnappeur », Tebboune s’entend, il a néanmoins relevé que ce même gouvernement est resté droit dans ses bottes en refusant le chantage algérien sur la question du Sahara marocain.

 

 

« Tebboune n’a pas réussi à faire chanter la France » sur la question du Sahara, a certifié l’auteur français, qui en veut pour preuve le vote historique de la résolution 2797 par le Conseil de sécurité de l’ONU. « Le vote du Conseil de sécurité de l’ONU il y a deux semaines a scellé la défaite de l’Algérie dans le dossier du Sahara occidental. Les Chinois et les Russes ont abandonné l’Algérie. Même Donald Trump est intervenu », a-t-il relevé. 

Les coulisses de la médiation allemande pour libérer Boualem Sansal

Dans la même interview accordée au quotidien « Welt », Pascal Bruckner a salué le rôle important déployé en coulisses par la diplomatie allemande, le président fédéral Frank-Walter Steinmeier précisément, pour délivrer l’écrivain Boualm Sansal des mains des satrapes d’Alger. « Merci beaucoup, Allemagne! Heureusement que nous vous avons comme amis », a confié M. Bruckner, qui n’a pas tari d’éloges sur le président fédéral allemand. Frank-Walter Steinmeier « a fait preuve d’une grande intelligence. Il était déjà en fonction lorsque le président algérien Abdelmadjid Tebboune a été hospitalisé à Berlin. Il y a fait allusion dans son message, en disant espérer que le président Tebboune se rétablirait. Autrement dit, il a simplement inversé les rôles : ce n’était plus Sansal qui avait besoin d’aide, mais Tebboune. Tebboune est vieux et a complètement échoué », a-t-il asséné, en balayant d’un revers de manche les allégations de la présidence algérienne selon lesquelles Tebboune aurait « gracié » Boualem Sansal, pour des « motifs humanitaires ». 

Des motifs « humanitaires » étrangers à un régime férocement répressif, comme en témoigne, entre autres,  le maintien en détention depuis 2019 d’environ 300 « hirakistes », dont le seul « tort » est d’avoir simplement revendiqué un Etat réellement civil et démocratique.

 

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