
Par : Mohamed Khoukhchani

Le 31 octobre 2025, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté la résolution 2797 relative à la question du Sahara occidental, approuvant le plan d’autonomie marocain comme base « sérieuse et crédible » d’un règlement politique. Pourtant, la position de la République algérienne démocratique et populaire (R A D P) a retenu l’attention : malgré son rôle actif, elle a refusé de participer au vote.
1. Le discours officiel et l’abstention
L’ambassade d’Algérie à Pékin a déclaré :
«L’Algérie a fait le choix responsable de ne pas participer au vote du 31 octobre 2025, afin de marquer son éloignement d’un texte qui ne reflète pas fidèlement la doctrine de décolonisation de l’ONU».
Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a affirmé : «La résolution mentionne l’autonomie, mais aux côtés d’autres alternatives… Le jeu politique et diplomatique reste donc ouvert».
L’Algérie a ainsi revendiqué son statut d’«observateur» tout en continuant son soutien au « polisario », notamment logistique et financier.
2. Un rôle de facto reconnu
Malgré ses dénégations, la participation de l’Algérie est explicitement mentionnée par l’envoyé onusien Staffan de Mistura : «Les parties sont clairement identifiées comme : Maroc, Polisario, Algérie et Mauritanie».
La résolution 2797 appelle expressément «tous les acteurs, y compris l’Algérie», à participer «sans conditions préalables».
Ce paradoxe — entre déni officiel et reconnaissance implicite — permet à l’Algérie de conserver un rôle pivot tout en évitant la responsabilité directe.
3. Stratégie et enjeux
Le choix algérien de ne pas voter peut s’analyser comme une stratégie de préservation :
● maintenir son influence dans la région en tant que soutien du « polisario » ;
● éviter d’être contrainte à négocier directement avec Rabat ou à reconnaître de facto la souveraineté marocaine ;
● conserver un levier dans l’équilibre maghrébin, d’autant que la résolution met l’accent sur sa participation.
4. Conclusion
L’absence de vote algérien ne signifie pas inaction. Elle incarne plutôt une posture de neutralité active et ambiguë. En ce sens, la résolution 2797 pourrait marquer un tournant : l’Algérie est désormais appelée à sortir de l’ombre. Reste à voir si elle osera franchir ce pas, ou persistera dans une diplomatie de l’esquive.





