Le président français Emmanuel Macron a décliné, mardi, les priorités de son plan de relance post-Covid-19.
Parmi les priorités de ce plan de relance que le nouveau gouvernement de Jean Castex est appelé à mettre en oeuvre dans le contexte de la pandémie du nouveau coronavirus, figure la préservation de l’emploi, la jeunesse, la culture et l’écologie, a indiqué le chef de l’Etat dans un entretien télévisé à l’occasion de la fête nationale du 14-juillet.
Le plan de relance de l’économie française représentera « au moins 100 milliards d’euros », en plus des 460 milliards déjà engagés en mesures sectorielles et de soutien à l’économie depuis le début de l’épidémie, a annoncé M. Macron.
« On met avec ce plan de relance, en plus de cet argent déjà mis, au moins 100 milliards pour faire la relance industrielle, écologique, locale, culturelle et éducative. Je suis convaincu qu’on peut bâtir un pays différent d’ici à dix ans », a affirmé le chef de l’Etat français.
Pour pallier aux répercussions de la crise économique consécutive au Covid-19 notamment sur les emplois, M. Macron a assuré que l’Etat va poursuivre l’effort fourni depuis le déclenchement de la crise à travers notamment le dispositif du chômage partiel et les prêts garantis par l’Etat en faveur des entreprises.
Le chef de l’Etat a évoqué la mise en place d’un dispositif inédit d’activité partielle de longue durée, ainsi qu’un plan anti-licenciement, outre l’allocation de 30 milliards d’euros supplémentaires pour financer l’activité partielle et les formations.
La jeunesse doit être la priorité de la relance à travers l’accompagnement des entreprises, les aides et les incitations, a souligné M. Macron, qui a expliqué que le plan de relance comprendrait un dispositif exceptionnel d’exonération des charges pour les entreprises afin de les encourager à embaucher les jeunes, ainsi qu’à travers la création de nouveaux mécanismes et l’ouverture de 200.000 places dans des formations qualifiantes.
Le président français est également revenu sur le secteur culturel frappé de plein fouet par la crise du nouveau coronavirus, faisant observer que le « plan de relance doit être culturel ».
Concernant le financement de la relance, le chef de l’Etat a indiqué qu’il se fera notamment à travers des financements européens, écartant par la même occasion tout recours à des augmentations d’impôts. « On ne résout pas une crise comme celle de Covid-19 par l’augmentation des impôts », a-t-il dit.
Pour ce qui est de la priorité écologique, M. Macron a évoqué une éventuelle réforme constitutionnelle pour inscrire l’objectif de lutte contre le changement climatique et le respect de la biodiversité dans la Constitution.
Cette réforme pourrait se faire par référendum dans les « meilleurs délais », a précisé le président français, qui a souligné par la même occasion l’importance des 146 propositions formulées par la Convention citoyenne sur le climat.
A ses yeux, il faut « trouver un nouveau chemin commun pour bâtir un nouveau modèle très écologique », rappelant en ce sens les mesures mises en place par le gouvernement, dont la prime pour la rénovation des logements et les primes à la conversion écologique des véhicules ainsi qu’un projet futur de rénovation énergétique massive des écoles.
Selon lui, le plan de relance constitue une « opportunité » pour la construction d’un modèle qui est à la fois écologique, industriel et environnemental.
M. Macron a été en outre interrogé sur la réforme controversée des retraites. Il a fait état, dans ce contexte, de la reprise prochaine des discussions sur ce projet avec l’ensemble des partenaires sociaux.
Selon lui, cette réforme « juste et bonne » servirait à pallier au déficit du système de retraites qui devrait atteindre cette année un record de 30 milliards d’euros, contre 4 milliards prévus avant la crise, selon le Conseil d’orientation des retraites.
Le Président français a évoqué, par ailleurs, la « crise démocratique profonde » que connaît la France, comme en témoigne le taux d’abstention lors des dernières élections municipales, ainsi que les mesures qui vont être mises en place pour le rétablissement de la confiance entre le citoyen et la police.
Emmanuel Macron s’est en outre prononcé en faveur du port obligatoire du masque dans tous les lieux publics clos à partir du 1er août, notant qu’il y a « des signes » que l’épidémie « repart un peu ».
Il a également assuré que, en cas de deuxième vague de l’épidémie, «nous serons prêts» et qu’il n’y aurait pas de reconfinement généralisé. Quant à la prochaine rentrée des classes, le Président français a assuré qu’elle sera « quasi-normale ».
Plus tôt dans la matinée, le chef de l’Etat français a présidé la cérémonie militaire en format réduit organisée, place de la Concorde à Paris, à l’occasion des célébrations de la fête nationale du 14-juillet.