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Face à la hausse des divorces, le Maroc encadre la profession de médiateur familial

Par: Zakaria Berala

Dans une démarche stratégique visant à renforcer la stabilité des familles marocaines et à offrir un soutien professionnel face aux défis sociaux, le gouvernement a initié l’élaboration d’un cadre juridique pour la profession de travailleur social. Cette initiative ouvre la voie à la régulation de la profession de médiateur familial, désormais considérée comme une nécessité impérieuse.

Cette orientation intervient dans un contexte national délicat, marqué par le débat public autour du nouveau projet de Code de la famille et par une augmentation préoccupante des statistiques de divorce. Une situation qui confère aux acteurs sociaux qualifiés une responsabilité majeure dans les processus de conciliation et de soutien psychosocial.

 

 

Cette avancée réglementaire s’est concrétisée par la publication, le 2 juin 2025, de l’arrêté ministériel n° 7409 du ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille. Ce texte, qui s’appuie sur le décret d’application de la loi n° 45.18 et a été publié au Bulletin officiel, détermine la liste des diplômes nationaux requis pour l’exercice de la profession. Plus qu’une simple mesure administrative, cet arrêté constitue une pierre angulaire dans la constitution d’un corps de professionnels sociaux compétents, dont les médiateurs familiaux formeront le noyau dur.

L’objectif est d’assurer des services fiables et de qualité aux familles en difficulté. La sélection de 74 diplômes et certificats comme critère d’accès à la profession, après consultation d’un comité intersectoriel spécialisé, témoigne d’une volonté claire de mettre fin à l’improvisation et d’uniformiser les standards de compétence. Cette mesure garantit que les intervenants dans les affaires familiales sensibles possèdent la formation et l’expérience nécessaires.

Désormais, tout citoyen sollicitant un soutien social, notamment dans les conflits pouvant aboutir au divorce, aura l’assurance que la personne qui l’écoute et lui propose des solutions est un professionnel qualifié et officiellement reconnu, renforçant ainsi la confiance dans l’institution de la médiation comme alternative civilisée à la résolution des différends.

Pour garantir la mise en œuvre de ce projet sur le terrain, le ministère concerné a entamé ses préparatifs logistiques et humains. Un réseau de 12 guichets régionaux et provinciaux a été mis en place pour recevoir les demandes d’accréditation, et 120 cadres spécialisés ont été formés pour superviser le processus. Cette préparation opérationnelle confirme que la régulation de la profession n’est pas qu’une simple formalité. Il s’agit d’un projet multidimensionnel, visant à protéger le tissu social en dotant les familles de services de médiation professionnels capables de restaurer les liens et d’offrir un soutien dans les circonstances les plus difficiles.

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