Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a fait une Déclaration à la presse à l’issue de sa participation à la session extraordinaire de la Ligue des États arabes sur l’évolution de la question palestinienne. En voici la traduction intégrale:
«Sur hautes instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, Président du Comité Al-Qods, le Maroc a participé à cette session extraordinaire de la Ligue des Etats arabes.
Cette session se déroule dans un contexte délicat et difficile caractérisé, d’une part, par les destructions, les tueries et autres conséquences de l’attaque israélienne sur Gaza, depuis environ un an et demi, et également par l’instauration d’un cessez-le-feu malgré sa fragilité, ses violations et les difficultés auxquelles il est exposé, et à la lumière de la présence d’un ensemble d’idées et d’initiatives concernant l’avenir de Gaza en général, qui a créé une sorte d’incertitude sur la situation dans la région et l’a exposée à de nombreuses pressions.
De ce point de vue, la vision de Sa Majesté le Roi a toujours été une vision claire et fondée sur des constantes, non seulement sur la base du fait que Sa Majesté place la question palestinienne au rang d’une question nationale, mais également sur la base du soutien permanent de Sa Majesté le Roi à toutes les initiatives pouvant conduire le peuple palestinien à réaliser tous ses droits légitimes.
Les paramètres de la position marocaine fixés par Sa Majesté le Roi
Au regard du contexte ainsi que des idées populaires, les paramètres de la position marocaine, tels que fixés par Sa Majesté le Roi, sont en trois ou quatre points.
Le premier point est que Gaza, comme c’est le cas de la Cisjordanie, fait partie du territoire palestinien et, de ce point de vue, c’est le peuple palestinien qui a le droit de décider de son avenir.
Puisqu’il s’agit de terres palestiniennes, ce qui est le deuxième point, seuls le peuple palestinien et l’Autorité palestinienne ont la première initiative pour déterminer leur avenir et comment y faire face.
Le troisième point est qu’avant d’atteindre l’étape de la reconstruction, nous devons d’abord consolider le cessez-le-feu, acheminer l’aide humanitaire et passer aux prochaines étapes de l’accord de cessez-le-feu conclu afin de parvenir à un arrêt permanent des attaques, et alors la question de la reconstruction pourra se poser.
Le quatrième point est que la reconstruction est certes une question technique et financière importante, mais elle nécessite en même temps une vision politique, un accompagnement politique et l’implication de tous les acteurs régionaux et palestiniens pour faire de ce processus un succès.
En effet, la reconstruction est une question liée à la construction et à d’autres choses, mais sa réussite nécessite un horizon politique, l’arrêt des attaques, la fin des discours de haine et du fanatisme et le rejet de la paix de toutes les parties, pour qu’une autre logique puisse prévaloir, qui est la logique de la paix. C’est ce qui permettra à la reconstruction de Gaza d’aboutir à des résultats tangibles
La «Déclaration du Caire» envoie un signal fort de soutien au Comité Al-Qods et à l’Agence Bayt Mal Al-Qods
Compte tenu de l’accent mis sur Gaza, nous ne pouvons pas oublier ce qui se passe en Cisjordanie et à Jérusalem et, comme vous le savez tous, la position de Sa Majesté le Roi, basée sur sa présidence du Comité Al-Qods, est de préserver le statut juridique et historique de la ville d’Al-Qods, de préserver Al-Qods en tant que lieu de coexistence et de conforter la résilience des Maqdessis, en particulier dans ces circonstances difficiles.
Ainsi, la déclaration publiée lors du sommet, la «Déclaration du Caire», envoie un signal fort de soutien au Comité Al-Qods, présidé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu le glorifie, et valorise le rôle de l’Agence Bayt Mal Al-Qods.
Aujourd’hui, le sommet a adopté cette vision du plan de reconstruction, et maintenant les travaux vont commencer. Il est donc nécessaire de trouver un moyen d’en convaincre les partenaires, de le promouvoir et de le soutenir. Comme je l’ai mentionné précédemment, comment trouver une vision politique qui accompagne ce processus, qui est une vision technique qui détermine le budget imposé ainsi que les délais liés à la reconstruction, est un élément essentiel.
Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est ce cadre politique pour convaincre les différentes parties internationales et palestiniennes. Il est également nécessaire de surmonter les obstacles existants, d’unifier les rangs palestiniens et de créer un horizon politique pour la question palestinienne qui mène à une solution à deux États avec la création d’un État palestinien aux frontières de juin 1967 avec Al-Qods-Est pour capitale ».