[VIDEO) Petite immersion dans une halle aux poissons

 

 

 

Par: Siham Naciri et Samia Mejrade 

A l’arrivée de Ramadan, le marché du poisson connaît une affluence record. Les citoyens se ruent pour dénicher les meilleurs prix afin de remplir leurs paniers de poissons et de fruits de mer. Mais derrière cette ruée se cache une réalité moins reluisante : celle des spéculateurs, qui profitent de la forte demande pour gonfler les prix de manière injustifiée.

 

 

Interrogé en marge de cette effervescence, un vendeur de poisson a levé le voile sur les tarifs pratiqués en ce premier jour de Ramadan. Selon lui, bien que les prix restent globalement accessibles, l’intervention des spéculateurs vient fausser le jeu du marché. « Les prix sont raisonnables, mais les Chennaqa les font grimper sans justification », déplore-t-il.

Concernant les tarifs, le vendeur précise qu’une caisse de sardines, contenant 25 kilogrammes, se négocie entre 80 et 90 dirhams, soit un prix au kilo variant entre 3,2 et 3,6 dirhams. Un tarif jugé abordable comparé aux années précédentes. D’autres espèces, comme le merlan, la courbine et le calamar, sont proposées à 50 dirhams le kilo, un montant considéré comme acceptable pour de nombreuses familles marocaines.

« Cette année, tout le monde peut s’offrir du poisson, qu’on soit modeste ou aisé. Ce Ramadan, tout le monde mangera du poisson, riche comme pauvre », lance-t-il avec optimisme. Cependant, il souligne que cette accessibilité pourrait être compromise si les autorités ne prennent pas des mesures pour encadrer le marché.

Le professionnel pointe du doigt les spéculateurs, accusés de profiter de la période de forte demande pour augmenter les prix de manière injustifiée. « Les chennaqa doivent être écartés du marché. Ils font monter les prix sans raison valable », insiste-t-il. Il appelle à un contrôle strict des marchés et à une régulation des transactions pour protéger les consommateurs des hausses abusives.

Au-delà de la spéculation, un autre phénomène préoccupe les acteurs du secteur : la concurrence déloyale. Les pratiques des spéculateurs s’apparent souvent à des actes de concurrence déloyale. En manipulant les prix et en perturbant l’équilibre du marché, ces acteurs violent les principes de la libre concurrence et de la transparence des prix. La persistance de ces pratiques soulève des questions sur l’efficacité des mécanismes de contrôle. Sans une intervention ferme des autorités, la concurrence déloyale risque de s’envenimer, au détriment de l’économie et des citoyens.

La question qui se pose désormais est de savoir si les autorités compétentes interviendront pour mettre un terme à ces pratiques, ou si les spéculateurs continueront à dicter leur loi, notamment durant ce mois de Ramadan où la demande en poissons et fruits de mer atteint son paroxysme. En attendant, les consommateurs espèrent pouvoir profiter des prix raisonnables sans subir les effets néfastes de la spéculation.