On en sait un peu plus sur la visite du ministre djiboutien des Affaires étrangères, Mahamoud Ali Youssouf, venu à Rabat porteur d’un message du président djiboutien Ismaël Omar Guelleh à SM le Roi Mohammed VI.
Lors d’une conférence de presse, à l’issue de son entretien avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, Mahamoud Ali Youssouf, l’un des quatre candidats à la succession du Tchadien Moussa Faki Mahamat, -dont le mandat prend fin en février 2025-, a décliné son programme pour la conquête de la présidence de la Commission de l’UA, – «gouvernement» de l’organisation panafricaine.
M. Youssouf, en lice avec les candidats kenyan Raila Odinga, malgache Richard Randjiamandjiaté et mauricien Anil Gayan, a d’emblée annoncé la couleur. L’implémentation de la réforme de l’organisation panafricaine, qui a été appelée des vœux des chefs d’Etat africains lors du Sommet de 2017. «60 à 65% des programmes destinés au développement de l’Afrique sont financés par l’étranger», a-t-il observé, en affirmant que cette réalité doit changer.
M. Youssouf a admis ne pas avoir la «baguette magique» pour atteindre cet objectif, mais assure que les leviers de financement sont existants en Afrique.
Une révélation en passant. «Le Maroc est l’un des cinq principaux contributeurs au budget de l’Union africaine, avec 35 millions de dollars versés annuellement, soit 7% du budget total». «Cette charge doit être répartie de manière équitable», a plaidé M. Youssouf.
Au-delà de l’aspect sonnant et trébuchant, M. Youssouf a mis en avant sa volonté d’améliorer les performances de la Commission de l’UA, principal organe de la structure panafricaine après la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, organe suprême de prise de décision et de définition des politiques de l’UA. Le constat de M. Youssouf est sans appel. « L’agenda 2063 visant à transformer l’Afrique en puissance mondiale de l’avenir connaît plusieurs dysfonctionnements, du moins pour le premier plan quinquennal. L’indice de performance de ce Plan quinquennal ne dépasse pas 37%, ce qui en dit long sur les dysfonctionnements», a-t-il fait constater.
M. Youssouf a pointé un «manque de transparence dans la gestion des finances» de l’UA. Il en a voulu pour preuve les «nombreuses critiques» formulées à l’international, notamment en ce qui concerne le mode de règlement du personnel de l’UA.
In fine, M. Youssouf a fait un vibrant plaidoyer pour « une Afrique intégrée, prospère et en paix ».
«La responsabilité est lourde, je le sais, mais la bonne foi existe, la compétence et l’expertise, également», a-t-il conclu.