La nouvelle a fait l’effet d’une bombe à Alger. «Le président élu Donald Trump envisage de nommer au poste de secrétaire d’Etat l’influent sénateur de Floride Marco Rubio, actuel vice-président de la Commission du Sénat sur le renseignement», avait largué le très sérieux «New York Times», lundi dernier.
Du côté du Club des Pins, cage dorée des généraux grabataires, et du palais présidentiel «El Mouradia», il souffle comme un vent de panique. La presse aux ordres donne le ton. «Un faucon au département d’Etat», titre le quotidien «El Watan», en pointant du doigt encore une fois le Maroc … et Israël. «Connu comme étant un lobbyiste pro-marocain et pro-israélien, le sénateur ne porte pas l’Algérie dans son cœur», a-t-il averti.
Le «délit» reproché au sénateur républicain d’origine cubaine ? Le 15 septembre 2022, Marco Rubio avait co-signé avec 26 autres sénateurs une lettre demandant au Secrétaire d’Etat sortant, Antony Blinken, d’imposer des sanctions à l’Algérie, en vertu de la loi CAATSA. «Cher Secrétaire Blinken, je vous écris avec une grande inquiétude concernant les achats de défense en cours entre la République algérienne démocratique et populaire et la Fédération de Russie. Comme vous le savez, l’article 231 de la loi de 2017 sur la lutte contre les adversaires américains par le biaisi de sanctions ordonne au président d’imposer des désignations de sanctions contre les parties engagées dans des transactions importantes avec des représentants des secteurs de la défense ou du renseignement du gouvernement de la Fédération de Russie. Le président a délégué ce pouvoir au secrétaire d’Etat, en consultation avec le secrétaire au Trésor», peut-on lire dans la lettre reproduite sur le compte officiel de Rubio Marco sur la plateforme X (voir ci-dessous).
Senate Intelligence Vice Chairman Rubio sent a letter to @SecBlinken calling for appropriate designation of Algerian parties whose significant purchase of Russian materiel enables Russia’s destabilizing actions.
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— Senator Marco Rubio (@SenMarcoRubio) September 15, 2022
Rien que ça ?
Environ une année plus tôt, précisément 21 juillet 2021, Rubio Marco et ses collègues (Tim Kaine, Thom Tillis, Cory Booker et Ben Cardin) envoient une lettre au secrétaire d’Etat américain Antony Blinken lui demandant de « prendre des mesures contre le traitement coordonné et discriminatoire envers les membres des groupes minoritaires en Algérie, y compris les chrétiens protestants et la communauté musulmane Ahmadiyya», qui font l’objet de persécution.
Marco Rubio est réputé être un farouche pourfendeur des dictatures latino-américaines (Venezuela, Cuba, Nicaragua, Colombie), ainsi que leurs alliés au Moyen Orient (Iran) et en Afrique du Nord (l’Algérie).
Marco Rubio, un fidèle habitué du Morocco Shrine Auditorium de Jacksonville, en Floride
Le Morocco Shrine Auditorium de Jacksonville est décidément un porte-bonheur pour Marco Rubio. C’est dans l’auditorium de ce temple mythique fondé en 1910, sous le nom de temple du Maroc, que le sénateur républicain Rubio Marco avait ses habitudes chaque fois qu’il se déplace à Jacksonville, la plus grande ville de l’Etat de Floride et du sud-est des Etats-Unis.
Ce lieu mythique, orné de symboles culturels marocains, dont le tarbouch de Fez, est le QG de l’organisation philanthropique Shriners International. Il a vu se succéder des personnalités qui ont fait la légende de la politique américaine, à l’instar de William Howard Taft, vingt-septième président des Etats-Unis, qui y prononça un discours en 1912, tout comme Theodore Roosevelt.
C’est dans ce lieu magique que Rubio Marco a annoncé sa candidature pour les primaires républicaines de 2016, contre Donald Trump, alors son rival.
Ce n’est que partie remise…