La situation épidémiologique au Maroc est « très rassurante », à la faveur des instructions « clairvoyantes » de SM le Roi Mohammed VI qui « ont permis d’éviter les pires scénarios » en rapport avec la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19), a affirmé, dimanche, le ministre de la Santé Khalid Ait Taleb.
« La situation épidémiologique que traverse aujourd’hui notre pays est très rassurante, des résultats rendus possibles grâce à la sagesse et à la clairvoyance de SM le Roi Mohammed VI », a soutenu le ministre, lors d’une conférence en ligne autour de la thématique « Mission Covid-19: bilan des cliniques privées », organisée par l’Association nationale des cliniques privées (ANCP).
Le système de santé national « a réussi à dépasser cette épreuve avec force et courage, s’appuyant en cela sur la mobilisation et la conjugaison des efforts de tous les intervenants », s’est-il réjoui, notant que le taux de guérison a atteint 90%, alors que celui de létalité n’a pas dépassé les 2,5%.
D’autre part, le professeur Ait Taleb a fait état de la poursuite, en coordination avec le ministère de l’Intérieur et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), de l’opération de dépistage au profit des salariés et des professionnels, indiquant que la moyenne quotidienne s’élève désormais à quelque 20.000 tests par jour au niveau national.
Cette opération est de nature à contribuer « à rattraper le déficit économique enregistré au cours de la période de confinement, de relancer une dynamique d’activité et de renouer avec un rythme normal de la productivité », a-t-il lancé, rappelant l’importance du respect des gestes barrières, à savoir le lavage fréquent des mains, le port du masque de protection et la distanciation sociale.
En liaison avec la thématique de la conférence, le ministre a salué le rôle de premier plan joué par les cliniques privées dans le combat contre cette pandémie, en mettant à disposition leurs moyens techniques et des ressources humaines qualifiées, qui se sont portées volontaires aux côtés de leurs confrères du secteur public pour prendre en charge les malades dans les service de réanimation et des soins intensifs.
Le front uni et les efforts communs démontrés durant cette crise prouvent que le secteur de la santé est « un tout indivisible, qu’il s’agisse de la médecine civil ou militaire, des secteurs public et privé », s’est-il félicité.
Il a jugé « nécessaire » de consolider cette action commune et de resserrer les rangs pour gérer les contraintes entravant le développement du système de santé national, en vue de répondre aux aspirations des citoyens et leur garantir « un accès fluide aux soins ».
Le ministre a, dans ce sens, insisté sur la mise au point d’une feuille de route conjointe mettant à contribution les moyens dont disposent les deux secteurs pour parvenir à « une justice sanitaire territoriale effective en termes de prestations et de soins, qui serait à même de permettre à tous les Marocains de jouir de ce droit constitutionnel, sans trop de difficultés et sans avoir à parcourir de longues distances ».
Lors de cette conférence, plusieurs dirigeants de cliniques privées ont passé en revue leur contribution, aux côtés des services publics, à la lutte contre ce virus, notamment en offrant gracieusement leurs service et leur expertise, rappelant que des équipes de médecins, d’aides-soignants et d’infirmiers ont rejoint des hôpitaux publics partout au Maroc pour prêter main forte dans la prise en charge des malades.
Tout en réaffirmant leur engagement à œuvrer de concert avec les autorités compétentes pour lutter contre la maladie, ils n’ont pas manqué de souligner les pertes considérables subies par ces entités durant la période de confinement, surtout que les patients, même ceux souffrant de maladies chroniques, ont cessé de se rendre dans les structures hospitalières de peur d’attraper le virus.
Ils ont réitéré leur appel aux citoyens pour recommencer à consulter leurs médecins traitants pour éviter de graves complications, particulièrement les malades chroniques, dont ils déplorent la détérioration de l’état pour plusieurs d’entre eux, faute de suivi médical régulier.
Le président de l’ANCP, le Dr. Rédouane Semlali a plaidé pour un partenariat privé/public et pour une revalorisation du secteur public, rappelant que le Royaume se situe parmi les pays où le taux de testing est très important.
Les cliniques privées ont accusé de grandes pertes non seulement à cause de la limitation des déplacements, mais aussi en raison de la pénurie de matériel, de produits et d’équipements, ce qui a rendu impossible la réalisation de certaines interventions, comme pour la greffe de moelle osseuse, a-t-il fait observer.
Il a plaidé pour une révision du mode de fonctionnement et de gouvernance de ces entités pour pouvoir mieux affronter les situations de crise et les défis futurs, notamment à travers à l’adoption de la télé-médecine et la digitalisation des process.
Au cours de ce débat, les opérateurs privés de la santé, qui ont formulé des soucis quant à la situation financières de leurs établissements, ont présenté une série de proposition pour dépasser cette situation, essentiellement la révision par les banques des termes des contrats liant les deux parties.