SOTCHI: LES TROIS PRINCIPALES PIQUES DE NASSER BOURITA AU REGIME DE « L’INGERENCE », de « L’IRRESPECT » DE LA SOUVERAINETE ET DE L’INTEGRITE TERRITORIALE DES ETATS … (VERBATIM)

Intervenant ce dimanche 10 Novembre à l’Université Sirius de Sotchi, ville hôte de la 1ère Conférence du Forum de partenariat Russie-Afrique, le Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita, a fait un fort plaidoyer en faveur de l’Afrique, tout en lançant sans le nommer quelques piques nécessaires au voisin de l’est. Verbatim. 

 

  1. Nous venons à Sotchi animés d’une conviction forte : ce n’est pas l’Afrique qui a besoin du reste du monde. En réalité, c’est le reste du monde qui a un besoin croissant de l’Afrique. Notre continent porte une voix singulière, à travers le monde, celle d’un continent riche de son histoire et de sa diversité, fière d’être le berceau de l’humanité, mais également un Continent d’avenir, avec un grand potentiel économique et démographique.

 

  1. La voix de l’Afrique à l’international doit être écoutée et respectée. Nous sommes reconnaissants à la Russie d’avoir pris la mesure du rôle de notre continent et de son potentiel.

 

  1. Afin que la voix africaine puisse être audible et peser sur les affaires du monde, il est important de rappeler trois principes fondamentaux :
    1. il ne peut y avoir de paix et de prospérité partagées en Afrique, au bénéfice des peuples de notre région, sans un strict respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de ses Etats membres. Il ne peut y avoir de paix et de prospérité partagées sur notre continent sans respecter les règles de bon voisinage entre Etats africains.
    2. Il est important pour les partenaires du continent, de se départir de la logique de paternalisme et de tutelle, car l’Afrique est capable de gérer ses problèmes.
    3. Enfin, il ne peut y avoir de paix et de prospérité partagées en Afrique si certains Etats africains eux-mêmes s’érigent, unilatéralement et sans aucune forme de légitimité, en supposés leaders de notre continent, alors qu’en réalité ils n’agissent que pour servir des agendas strictement nationaux.

 

  1. Le partenariat Russie-Afrique a un potentiel de croissance évident. Pour cela il doit se construire sur les priorités fondamentales du continent africain. Dans la perspective du prochain Sommet Russie-Afrique, il serait souhaitable d’axer nos réflexions sur les perspectives de coopération entre l’Afrique et la Russie, notamment dans les domaines de la sécurité alimentaire et la sécurité énergétique.

 

  1. Le Royaume du Maroc est parfaitement à l’aise dans cette rencontre, entre son continent d’identité et d’appartenance et son partenaire stratégique, qui est la Russie. Avec l’un et avec l’autre, le Maroc a toujours été constant et cohérent sur le besoin pressant de traduire l’engagement en actions concrètes, en initiative ambitieuses et en projets structurants, au service du développement humain, de la sécurité alimentaire, énergétique et climatique, de la sécurité tout court.

 

  1. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les trois grandes initiatives Royales, relatives au Processus de Rabat sur les Pays Africains Atlantiques, à l’Initiative pour faciliter l’accès des pays du Sahel à l’Océan Atlantique et l’Initiative du Gazoduc Nigeria-Maroc. Ces trois initiatives avancent ; et avance très bien !
  2. Le rappel de ces initiatives sert à illustrer par les faits, l’appel que Sa Majesté le Roi n’a eu de cesse de lancer, pour un changement d’approche de la part des partenaires traditionnels envers le continent africain. L’Afrique a moins besoin d’assistance, et davantage de partenariats mutuellement bénéfiques.

 

  1. Ce dont l’Afrique a réellement besoin, ce sont des projets structurants de développement humain et social. Le meilleur partenaire de l’Afrique est celui qui saura mieux que les autres accompagner son élan, compléter ses lacunes et démultiplier son potentiel.