Abdelaziz El Bouzdaini, directeur du Centre cinématographique marocain (CCM), vient de réaliser une nouvelle percée. Elu parmi les 12 personnalités gouvernementales les plus influentes de l’industrie cinématographique arabe, en marge du 77è festival de Cannes (14-20 mai 2024), et après avoir remporté haut la main une première participation marocaine au 48è Festival international du film d’animation d’Annecy, le voilà décrocher le ticket d’entrée à la 81è édition de la Mostra de Venise, le saint des saints des festivals du cinéma mondial, qui se déroule du 27 août au 7 septembre dans la cité des doges.
Est-ce un hasard si, au beau milieu du programme du plus ancien et du plus prestigieux festival de cinéma au monde (il a été créé en 1932), le CCM se voit consacrer un panel pour promouvoir la destination Maroc, sous le thème: «Le Maroc: une terre d’accueil pour les productions étrangères -incitations et opportunités» ?
Lors de ce débat, qui a été modéré par Karim Debbagh (producteur, Kasbah Films Tangier), trois producteurs se sont succédé pour «vendre» les atouts cinématographiques nationales. Souad Lamriki (productrice, Agora Films), Sana Kilali (productrice, Dune Films) et Zakaria Alaoui (producteur, Zak Production).
Le Maroc a certes une longue tradition d’accueil des tournages étrangers depuis les années 1920. De Mektoub de J. Pinchon et Daniel Quintin, tourné à Tanger en 1919, à L’Homme qui en savait trop d’Alfred Hitchcol en 1955 en passant par Othello d’Orson Welles en 1952 (Grand prix à Cannes en 1952 en tant que film marocain). Et cette histoire d’amour entre le Maroc et les cinéastes ne s’est jamais démentie. Martin Scorsese, Ridley et Tony Scott, Bruce Willis, Monica Belluci, Sophia Loren, Leonardo DiCaprio sont certes toutes et tous passés par ici. Pour autant, «l’attractivité de la destination Maroc est mise à rude épreuve par la concurrence», relève cet expert de la production cinématographique.
D’où l’offensive lancée par M. El Bouzdaini à l’international, -après Cannes, Annecy et Venise, il mettra le cap au Japon.
A peine confirmé à la tête du CCM, après un intérim d’1 année, M. El Bouzdaini a fixé le cap. Faire du CCM un make changer avec ce que cela rapporte au Royaume en termes de prestige et de devises. En chiffres, plus d’1 milliard de dirhams a été injecté par les producteurs étrangers dans les caisses de l’Etat au titre de l’exercice 2023. Des recettes appelées à doubler à l’horizon 2024, a assuré une source au CCM.