Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a tenu hier mercredi 31 juillet une conférence de presse. Paraît-il, l’heure est grave. Mais pas autant pour marcher sur la tête, même si «marcher sur la tête» est le sport le plus pratiqué dans le pays du monde à l’envers.
«Le président français Emmanuel Macron avait averti son homologue algérien Abdelmajid Tebboune de cette décision –soutien de la France à la souveraineté marocaine sur son Sahara– lors du Sommet du G7 de juin en Italie et le président algérien avait exprimé son désaccord par une réponse forte, ferme et précise», a éructé le ministre algérien de «l’Ingérence».
El ministro de Exteriores de 🇩🇿 Ahmed Attaf reveló que su Presidente fue informado hace más de un « mes y medio « de la decisión de Macron…´El único vicio que no puede ser perdonado es el de la hipocresía. El arrepentimiento del hipócrita es hipocresía en sí misma’…. pic.twitter.com/DafhOFERjy
— Yahya Lamin (@yahya_lamin) July 31, 2024
En effet, Macron avait informé son homologue algérien le 13 juin 2024, au moment où ce dernier l’accueillait dans le jardin de sa résidence à Bari, en Italie. Or voilà, les images de ces retrouvailles tout comme celles du Sommet du G7 ne laissaient pas entrevoir le moindre rictus, la moindre moue, le moindre froncement des sourcils… Des retrouvailles où les bras et regards étaient entremêlés dans des accolades plutôt cordiales et petites phrases gentilles. Une entente et une complicité frisant parfois la familiarité qui contredisent cette «réponse ferme, forte et précise» claironnée par le MAE algérien; «Pitié !», pour mettre du «respect» sur un nom.
Habituée à souffler le « show » et le froid, la diplomatie du mégaphone a encore une fois manqué une réelle occasion de se taire. Le retrait ou le rappel par Alger de ses ambassadeurs est un couplet destiné plutôt à la consommation médiatique intérieure, autant que cette conférence de «presQue» d’Ahmed Attaf, un véritable chef-d’oeuvre d’hypocrisie et de sournoiserie.